« Au moins 57 personnes dont 32 enfants ont été tuées dimanche dans le pilonnage du Liban » (lemonde.fr). La guerre s'entache d'un nouveau massacre. Je m'étais préparé à me remettre à l'aquarelle ( ? ) quand la nouvelle est tombée. Du coup, je n'ai pas sorti mes pinceaux et la nécessité d'écrire une note s'est fait ressentir. Que faire face à la bêtise ? C'est toujours l'Histoire humaine qui déroule son tapis d'horreurs face à l'innocence des victimes, dont le seul tord est de s'être mises sous l'impact d'un missile. Peu importe qui tire ou pas une roquette, une vie s'entoure d'un caractère sacré dès lors que la barbarie la retire de quelque pays, de quelque lieu que ce soit. La vengeance appelle la vengeance et le cercle est sans fin, emballé dans cette région du monde, mais aussi ailleurs, partout où le non-droit bafoue la vie et la dignité. Ne soyons pas dupes. Dans de nombreuses régions, des massacres sont perpétrés, nous avons tous en souvenir les guerres civiles en Angola ou au Rwanda, nous savons que certaines tueries n'ont pas valu une intervention franche des puissances internationales, pour un principe de non-ingérence et parce que cela se passait loin, dans des pays où les enjeux économiques n'étaient pas présents. Cela a peut-être commencé avec une certaine opération : « Tempête du désert » lorsqu'un dictateur iraquien a envahi le Koweït et cela s'est poursuivi avec les attentats du 11 septembre. Et nous savons où en est la situation aujourd'hui. Devons-nous comprendre que certaines choses sont plus importantes que le simple respect de la vie humaine et que des intérêts politiques et économiques priment sur la simple justice ici et ailleurs dans le monde ? Soyons donc attentifs à l'évolution d'un conflit qui est aussi le conflit entre civilisations qui ne parviennent pas à harmoniser leurs différences. Soyons de plus en plus désireux que les peuples parviennent à vivre ensembles et soient gratifiés d'un respect international de leurs identités. Certaines idées priment sur tout le reste. La création ne peut que s'effacer face à la tragédie, non dans le silence mais dans un désir de plus en plus ardent de la paix et de la fraternité entre les peuples. C'est quelque chose qui peut commencer ici, partout où l'imagination peut se faire entendre. L'Histoire est condamnée à se répéter si aucun sursaut significatif ne se manifeste. Ce qui se déroule ailleurs, dans l'impuissance où nous nous trouvons, peut amener à infléchir toutes les certitudes. Le Christ a donné sa chair pour le salut de tous les hommes, entend-il, pour ceux qui croient en lui, que la mort injuste de ces enfants soit un appel à la paix entre les hommes ?
Massacre à Cana
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