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Des mots en poésie

Le numéro de "Glanes" d'Avril me parvient. Rien de plus facile, c'est le prix d'un timbre à 0,53 euros... donc vous n'avez aucune excuse pour le rater ! Dans ses "relevés du cadastre poétique" Georges Cathalo nous communique avec fièvre ses pensées poétiques. La poésie, dois-je comprendre, est tout sauf un long fleuve tranquille. (Il faut vraiment avoir l'esprit torturé pour entrer en poésie!) Elle est une marche sur laquelle on est, et sur laquelle on n'est pas. "Il y a deux façons de trahir la poésie : soit en l'aimant, soit en ne l'aimant pas", nous dit-il. Et bien comme ça tout est simple ! Vous vouliez vous secouer les neurones... Cathalo enfonce le clou : "Ecrire de la poésie, c'est sculpter les nuages." Après ça allez demander qu'on vous explique ce qu'est la poésie. Que répondrez-vous à vos enfants ? - Bah, tu verras ça plus tard... Or non, c'est maintenant que l'on veut savoir ! "Le silence qui circule autour des poètes est de peu d'épaisseur comparé à celui qui entoure les pires atrocités et les barbaries qui se déroulent un peu partout sur la planète." Alors là je comprends. La poésie n'est pas une longue complainte d'un individu sur son propre sort, mais une appréciation du monde. Autrement dit, mort à la poésie qui ne saurait considérer dans son propre sujet le rapport de l'être au monde. La poésie des mots, sans cette sève qui lui coule dans les veines, est chose morte. La poésie ne peut pas se justifier elle-même. Dès lors qu'elle ignore le rapport quasi matériel avec le monde, elle cesse d'être mot pour devenir vers, pourriture, souillure. On ne peut la justifier sans cette étincelle qui la fait tendre vers réel. Chose évidente à mon sens, la poésie c'est la vie, le monde, soi et non de simples phrases destinées à émouvoir l'esprit. Le soi, le moi, sont condamnables. Tout ce qui tend à ruiner l'épanouissement de l'être dans le monde n'est que chose morte. Un des buts de la poésie serait donc de s'affranchir des mots, des sens, des sonorités, pour s'adonner pleinement au réel. On peut rêver. On sait bien que sa puissance est essentielle, que sans elle vivre dans le monde est vain... désillusion, obscénité. Nul ne peut s'affranchir des mots : "La poésie voyage à la vitesse du silence." Alors elle est ce qui nous nourrit nuit et jour, an après an, siècle après siècle, dans la vie, dans la mort, et s'en délester ne serait qu'une illusion de plus. On peut rêver que l'écriture soit ce qui donne sens au monde. Qu'elle soit notre éclairage face aux confins des ténèbres. Non plus reflet mais lumière, non plus mot mais esprit, non plus matière mais réel. Et puis quel est notre autre but sinon de toucher ce réel ?

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