La question en ce moment des ateliers d'écriture me semble mériter que Mot à Maux s'en mêle. En effet, si il y a un courant qui monte actuellement, c'est bien l'idée que l'écriture, la capacité à se servir de mots pour exprimer l'essentiel, peut s'apprendre, et cela pourvu que l'on fasse une bonne rencontre. Le postulat suppose que l'écriture peut se transmettre comme l'enseignement de l'Histoire, des mathématiques et de la culture physique... Une belle utopie si on en croit les représentants du GFEN (Groupe Français d'Education Nouvelle) dont le but est de susciter la réflexion, et ce par des moyens parallèles à l'éducation nationale. Notons que ce mouvement est agréé par le ministère de la Jeunesse, de l'Education Nationale et de la Recherche. Le GFEN un laboratoire ambulant ? Comment le nier au vu du calendrier des interventions prévues aux quatre coins de la France. Le mouvement revendique ses sources idéologiques depuis les années 30 ! Devons-nous croire que depuis rien n'a changé ? C'est que l'éducation suscite toujours autant de polémiques. Si le courant contestataire est entendu, dans les faits l'enseignement paraît toujours aussi austère, l'exclusion par la sélection toujours aussi présente. L'utopie du GFEN existe-t-elle vraiment ? Ou n'est-ce qu'un renoncement à peine voilé à toute réforme de l'Education Nationale. Alors que le gouvernement agit à coup de réformettes, pourra-t-on tromper les étudiants ainsi encore longtemps ? Quelles valeurs voulons-nous mettre en place au sein de l'école ? Quel avenir pour nos lycéens ? Comment peut-on envisager de suivre un système et non l'autre ? Dans quelles contradictions allons-nous enfermer la création alors que l'enseignement est à la base de la révolte sociale et culturelle ? Qui former, qui réformer ? La question est bien pour moi de savoir en quelles mains nous allons remettre l'idéologie de demain. Nivellement ou contestation, savoir ou apprentissage ? N'a-t-on pas peur qu'un système renverse l'autre ? Et n'est-ce pas pour cela que nous agissons avec tant de retenu et d'introspection ? Pour ma part, je pense que l'éducation de nos enfants doit être largement réformée. Faisons entrer la réflexion, l'apprentissage de l'autonomie et la création dans les écoles. Suscitons un débat autour de l'enseignement du savoir. Et asseyons à une même table élèves, professeurs et acteurs de la vie sociale. Si nous voulons faire de nos enfants des adultes responsables autorisons un débat constructif sur les valeurs que nous souhaitons voir émerger dans notre futur. De même que l'éducation concerne des années, l'écriture ne peut s'apprendre qu'au terme d'un long parcours intellectuel et sensitif. Si on peut permettre à des talents encore potentiels de trouver quelques clefs, considérons que cela est un long parcours et qu'il ne saurait y avoir de recettes. L'écriture est un long chemin, tous les domaines de la connaissance y sont rassemblés. On ne saurait en éviter quelques-uns.
L'écriture comme enseignement
Lien permanent
Catégories : La vie des mots