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Zéro de conduite

L'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié un rapport établissant un lien entre des troubles de conduite d'un enfant et la délinquance. Autant dire tout de suite que si votre petit chéri adoré montre des signes de mauvaise humeur, de colère voire de rébellion, il est urgent, voire vital de l'emmener chez le psy afin de lui faire subir une batterie de tests destinés à évaluer sa capacité à nuire à la société ou à casser des voitures. L'INSERM recommande un dépistage à trente-six mois du syndrome d'hyperactivité et l'application, en concert avec les laboratoires pharmaceutiques, d'une dose appropriée de Ritaline destinée à calmer un peu le "gosse" récalcitrant. 8 millions d'enfants et d'adolescents sont sous psychotropes aux Etats-Unis ; connaissant les effets des bonbons de couleurs, j'imagine très bien l'entreprise perverse sous-jacente à ce shoot généralisé. D'une façon plus vaste, il s'agit de s'attaquer dès l'enfance à la délinquance, d'opérer chez nos bambins à culottes courtes une catharsis psychologique et médicamenteuse. Si votre petit choux casse ses voitures et râle quand un copain lui pique ses bonbons, en lui assénant de grands coups de cartable, docteur est là pour le remettre sur le bon chemin ! Les parents n'ont rien à faire d'autre que d'acquiescer bêtement devant le grand Dieu Pharmacie en louant les lois de la République ! Sachons par ailleurs que la même entreprise avait été enclenchée dans une certaine Allemagne nazie dans les années 30, afin de dépister les individus susceptibles de devenir des "problèmes". Donc, rien n'a véritablement été inventé ! Le souvenir et la raison se perdraient-ils ? Ou va l'éducation ? Doit-on troquer blouse et morceau de craie contre une panoplie du parfait psychologue, ordonnances et recommandations thérapeutiques ? A l'heure où la police est chargée de faire la loi à l'école, où faits et gestes sont contrôlés, où la suspicion s'abat de plus en plus sur le voisin, le camarade, c'est bien l'éducation elle-même qui souffre d'un manque cruel d'imagination et qui faute à ses devoirs. "Fliquer" le pays ? Mettre des gardes, de plus en plus de remparts ? Dire ce qui est bien et ce qui est mal ? Etablir des listes des futurs délinquants ? S'agit-il de déresponsabiliser le rôle des parents, des professeurs et des acteurs sociaux déjà actifs d'un grand travail, en rétablissant des normes intangibles et policières ? L'éducation n'aurait plus rien à faire qu'à s'en remettre au gendarme, à la loi du politique et d'un oppressant et normatif profil social. Finis la responsabilité, l'engagement et le vieux rêve d'une éducation constructive. Finie la mauvaise conscience des parents démissionnaires. Respect des normes ! Etouffement des velléités ! La botte et le rouleau compresseur se chargeront d'inculquer à nos enfants une éducation véritable et digne d'un individu normal en société.

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