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Trash urbain

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A souligner, la création récente d'un site de photographie « Trash urbain » par David Tysman qui a illustré les couvertures des 5 précédents Mot à Maux. Le noir et blanc y est au service de l'émotion, du témoignage sociologique, enquêtant sur les ressentis de ceux que l'on dit « marginaux ». Or non, ce sont plutôt les représentants d'un peuple dont les ancêtres ont pris la Bastille. La France profonde, messieurs Le Pen et De Villiers, est bien là et non dans l'âme des citoyens fascistes et rétrogrades que vous appelez au vote. J'ai moi-même une partie de ma jeunesse dans celle des punks et des blousons noirs. Si je suis aussi blanc qu'un savon de Marseille, je n'oublie pas que je suis né de la révolte, de la marginalité, à la frontière de la clandestinité et de la délinquance. Alors, à bas les discours, les catégories ! A mort tous les préjugés ! A mort la bonne conscience du travailleur blanc, dont les chèques sont tous en blanc, avec des idées toutes blanches et le racisme noir ! Les photos de Tysman n'illustreront jamais le prochain « Gala » ou le prochain « Femme actuelle ». Si la lumière est remarquable, le cadrage est volontairement brutal et le message sanguinolent. Le sang noir, c'est la violence de la condition sociale, le rejet de la diversité et de la différence, l'incompréhension, en un mot le racisme. Tous les êtres sont égaux, leurs oppositions ne sont que formelles ; au fond, nous avons tous besoin de manger, de boire, de dormir au chaud. Alors, pourquoi la haine, le rejet, la stigmatisation ? Les hommes ont suffisamment de dimensions multiples... Une chaîne, un blouson, une barbe, c'est vrai, ça fait peur ! Les photographies de David Tysman sont peut-être une volonté de recherche et de démonstration des infinies qualités des hommes, de leur incapacité à se rencontrer au-delà des différences et de la nécessité de dépasser toutes les apparences. Elles démontrent à quel point nous sommes encore loin de pouvoir assumer toutes les diversités : le racisme est la réponse la plus facile et la plus intolérable aux difficultés d'aujourd'hui.

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