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La langue en Web

  • Halte à l’arnaque !

    C’est un phénomène depuis quelques années : la prolifération sur Internet de pseudo éditeurs monnayant leurs services. Pourquoi est-ce un problème, me direz-vous ! Ils répondent à une réelle demande. Alors, pourquoi dénoncer de telles pratiques, puisque les auteurs y trouvent leur compte ? Certains ont publié jusqu’à dix ouvrages payants, grâce à un budget conséquent. D’autres ont cumulé ce type d’éditeurs. Et tout se monnaie : la correction orthographique aléatoire, la mise en page, les frais de main-d’œuvre… et bien sûr le coût de l’impression lui-même. Tout serait-il une affaire d’argent ? Pour publier, suffit-il de sortir le portefeuille ? Car quels autres avantages ces « grands éditeurs » proposent-ils ? Souvent un service de presse aléatoire et fumeux… Comme s’il s’agissait de payer pour devenir un grand poète ! Vous serez à la librairie du coin, dans les journaux… Quelle méconnaissance du marché de la poésie aujourd’hui ! Les éditeurs honnêtes ne promettent pas la lune… Ils se battent pour vendre chaque ouvrage ! Mais pourquoi douter quand tout semble si rose sur le contrat ! Quoi qu’on en dise, il est facile aujourd’hui de réaliser un livre ; de nombreux imprimeurs sont en mesure de répondre à la demande… Dans ce cas, seuls les frais de fabrication sont à la charge de l’auteur. Mais quelle différence entre « ce fameux » compte d’auteur dont personne ne connaît très bien la définition et le recours à l’imprimeur du coin ? Peut-être simplement que l’on ne vous fera pas miroiter de grands espoirs ! Car c’est bien la clef : le jeune auteur rêve de gloire et s’imagine que son édition payante est l’occasion de vendre des livres et d’être enfin connu ! Ou est-ce une méconnaissance du milieu ? Le poète pense vendre ses ouvrages à la famille, aux amis… Comme si le ciel allait s’éclaircir au-dessus de lui ! Savez-vous la difficulté de vendre un livre aujourd’hui ? Combien de maisons sont en rupture, ne peuvent plus honorer leurs cahiers des charges ? S’acheter une publication n’est-il pas la solution à ce marasme économique… L’éditeur payant ne fait-il pas le travail que l’édition traditionnelle ne peut effectuer ? Alors pourquoi taper sur le compte d’auteur, ou sur son abus aujourd’hui sur Internet ? Est-ce un combat légitime ? Ne me dira-t-on pas d’aller voir ailleurs, et de ne pas secouer le cocotier ? Je tiens à mettre en garde les jeunes auteurs contre ces pratiques. Ne croyez pas que votre vie va changer grâce à cet éditeur qui vous promet enfin le succès et la reconnaissance. Vous vous détournerez de l’édition traditionnelle, et serez discrédités parce que vous aurez voulu gagner sans jouer le jeu. Votre nouveau bébé sera un fil à la patte, et je vous promets des jours malheureux, loin de la réussite littéraire. Vous ne serez même pas présents en librairie, et les directeurs de revue vous bouderont. L’argent portera un discrédit sur votre talent ! Je connais les difficultés de l’édition actuelle, et le compte d’auteur abusif répond à la demande. On ne peut que s’en remettre à la raison et à l’humilité. L’édition aujourd’hui est en crise. Les jeunes auteurs ont l’impression qu’on ne leur prête pas suffisamment d’attention, veulent exister à tout prix, même au prix d’une participation financière importante : pourquoi ne pas se décider à payer quand toutes les portes se ferment ? J’ai moi-même eu recours à l’édition payante grâce à de petits éditeurs. Mais l’argent n’est pas tout : la crédibilité de l’éditeur est également fondamentale ! Les éditeurs payants avec lesquels j’ai travaillé ne sont pas de grosses industries, mais effectuent un travail artisanal. Je n’ai pas de réponse toute faite : chacun effectue son propre cheminement. Ne faudrait-il pas mettre un peu de morale dans tout cela ? Je voudrais souligner ce point : je suis attaché au travail possible avec l’imprimeur du coin, à l’imagination des petites mains. Le travail du livre me paraît essentiel. Ainsi, le concept du livre pauvre, ou du livre d’artiste, consiste en la réalisation d’un bel ouvrage artisanal à peu de frais. Je connais de nombreux poètes qui ont eu recours à l’autoédition. L’attention prêtée à l’œuvre elle-même vaut tous les discours ! Nous sommes loin du formatage, des fausses factures, de l’arnaque ! Réalisez vous-mêmes vos ouvrages. N’ouvrez pas la porte si vous pensez que la personne est malhonnête. Ne croyez pas aux réponses toutes faites, aux miroirs aux alouettes, aux fausses promesses. Après tout, chacun est libre de faire comme il veut. Il n’y a pas de règle, juste un marasme de l’édition. La santé économique du marché éditorial est un vaste problème. Les facilités promises et permises par le compte d’auteur abusif dont nous sommes témoins me paraissent dangereuses et nauséabondes. Ne vous égarez pas sur un mauvais chemin. Restez libre !

    Daniel Brochard

  • Trash urbain

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    A souligner, la création récente d'un site de photographie « Trash urbain » par David Tysman qui a illustré les couvertures des 5 précédents Mot à Maux. Le noir et blanc y est au service de l'émotion, du témoignage sociologique, enquêtant sur les ressentis de ceux que l'on dit « marginaux ». Or non, ce sont plutôt les représentants d'un peuple dont les ancêtres ont pris la Bastille. La France profonde, messieurs Le Pen et De Villiers, est bien là et non dans l'âme des citoyens fascistes et rétrogrades que vous appelez au vote. J'ai moi-même une partie de ma jeunesse dans celle des punks et des blousons noirs. Si je suis aussi blanc qu'un savon de Marseille, je n'oublie pas que je suis né de la révolte, de la marginalité, à la frontière de la clandestinité et de la délinquance. Alors, à bas les discours, les catégories ! A mort tous les préjugés ! A mort la bonne conscience du travailleur blanc, dont les chèques sont tous en blanc, avec des idées toutes blanches et le racisme noir ! Les photos de Tysman n'illustreront jamais le prochain « Gala » ou le prochain « Femme actuelle ». Si la lumière est remarquable, le cadrage est volontairement brutal et le message sanguinolent. Le sang noir, c'est la violence de la condition sociale, le rejet de la diversité et de la différence, l'incompréhension, en un mot le racisme. Tous les êtres sont égaux, leurs oppositions ne sont que formelles ; au fond, nous avons tous besoin de manger, de boire, de dormir au chaud. Alors, pourquoi la haine, le rejet, la stigmatisation ? Les hommes ont suffisamment de dimensions multiples... Une chaîne, un blouson, une barbe, c'est vrai, ça fait peur ! Les photographies de David Tysman sont peut-être une volonté de recherche et de démonstration des infinies qualités des hommes, de leur incapacité à se rencontrer au-delà des différences et de la nécessité de dépasser toutes les apparences. Elles démontrent à quel point nous sommes encore loin de pouvoir assumer toutes les diversités : le racisme est la réponse la plus facile et la plus intolérable aux difficultés d'aujourd'hui.

  • Poésie Web

    Le site Poésie Web est accessible ici à gauche. Le site étant resté en sommeil un bon moment sans que j'y mette les pieds certains textes avaient bien besoin d'une relecture. Pardon à ceux qui ont été gênés par des difficultés de lecture dues aux erreurs orthographiques bien indépendantes de ma volonté. Enfin (j'espère) Poésie Web redevient fréquentable ! Le site n'a pas bougé depuis de longs mois. Mais j'envisage de le mettre à jour (une Histoire d'Art n°3 ?) Mais il est vrai que ce blog me donne tous les avantages pour l'expression dont j'ai un besoin vital. Non je ne veux pas revivre une autre existence. Oui, j'en ai vu assez, donc, s'il vous plaît, je souhaite ne pas revenir au prochain tour, je déclare forfait, je remballe mes chaussures de sport, le short, le maillot. Ou alors, à la limite, que je ne rate pas  ce que je voulais devenir. Qu'on me donne un ticket pour la science, c'est tout. Sinon, laissez-moi déambuler dans les laboratoires. Enlevez en moi le logiciel du dictionnaire. Greffez moi un CD-Rom à la place du cerveau. Laissez-moi disséquer les mystères de l'univers. Le télescope, le microscope, les calculs, le progrès et la connaissance. Il faut abolir les frontières de la littérature. Remettre à jour les passerelles entre les disciplines, les domaines de la vie. A ce moment là, peut-être, accepterai-je de revenir un jour. Bien qu'on ne choisisse pas, sûrement, au fond. Il est sûrement nécessaire de mourir un jour pour renaître renouvelé, différent. Juste un voyage pour se débarrasser des chaînes, de la pesanteur. Revenir neuf. Débarrassez-vous de votre moi, de votre ego, tentez la liberté, l'interrogation, l'émerveillement. C'est égoïste, oui, vouloir quelque chose qui, après tout, n'est qu'une vue de l'esprit. La réalité est bien là, c'est l'unique travail, l'unique raison pour accepter de revenir. Et puis, on verra bien. Poésie Web explore différents domaines de la liberté, essaie de parler de tout mais pas n'importe quand. Puisqu'il est nécessaire de renouveler sans cesse sa connaissance, les ponts entre les genres, les différentes activités doivent être définitivement jetés. Qu'on m'enlève la poésie si elle doit me rendre malade. Qu'on m'enlève les mots s'ils doivent me couper de la réalité, du rapport avec la sensation de vivre. Une sensation perdue qui semble renaître par les mots, étrangement, mystérieusement. Voilà, tout est dit ou presque. Il reste la certitude de mourir un jour.