graphorrhées-fragment 1
Je m’opère moi même
me décortique
décor les tics de mes tocs
les tics tacs onomatopeux qui m’évite et m’irrite.
A vif et clandestine ma peau s’élastique
elle ondule
elle ondine
elle ovale
elle ovule.
Ventre rond
je suis enceinte pour toujours
mais je n’enfanterais jamais que des maux-mots.
Au bout de ma langue
il y a des microcosmes de larves à venir
des lunes croissant quartier de pomme
l’ivresse incertaine
l’ivresse tragique
nez rouge aussi.
Dans ma grotte
dans l’encre vagin de ma caverne ventre rond
entre placenta et naissance
il y a quatre murs
quatre murs à la verticale de mes horizontales
un plancher pour m’empêcher de m’enfoncer terre à terre
un plafond pour m’empêcher de m’envoler lyrique.
En-quête toujours fragmentée
lourde haleine chargé déchets pesanteur
et spleen détail d’un fond de verre.
Il faudrait que je pense à faire l’apologie d’un postillon.
Présentation d'Adrien Nasone :
L’écriture je la vis plus que je ne l’écris.
Au dehors comme au dedans, je la chuchote parce qu’elle est comme un secret.
Mais aussi je la dis
et aussi je la crie.
Petit poucet, je sème ici et là des traces de mon passage.
Depuis peu,
j’ose m’incarner
et me laisser lire.