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Anthologie

  • Poèmes sans titre, Axel Sourisseau

    Nostalgie blanche

    perdition crayeuse

    sur un torrent de peau

     

    Te rend beau la poussière.

     -

     

    La nuit poignarde

    les flancs du sommeil

     

    Le rêve épargne aux dormeurs

    la vision de leur crâne

    fendu

    au lever du jour.

     -

     

    Ange profane

    à la silhouette rousse

    attache le vertige à

    nos visages

     

    il délestera nos masques

    oxydés.

     -

     

    Éteindre le cosmos

    rassembler ses débris

    puis les éparpiller sur les épaules

    du vent.

     

    (inédits)

     

    Axel Sourisseau est au sommaire du dernier Mot à Maux. Il est lauréat du prix de La Crypte – Jean Lalaude en 2017, pour son premier ouvrage : Le ravin aux ritournelles.

     

  • "Flagrant délit de poésie", de Majead At'Mahel

    Flagrant délit de poésie

     

    (La poésie donc…)

    La poésie est un métier intrinsèque

    Au grand dam de mon banquier

    Qui ne pourra jamais s'enrichir

    Sur le dos de ma métaphore

    Ou m'octroyer un prêt

    Vu qu'à part des billets de blog

    En libre circulation sur le net

    Ou dans des revues

    Je n'ai aucun crédit

     

    (Je lis du verlaine

    Je parle le verlan

    Trop subtil pour les esprits ikea)

     

    Jusqu’à présent

    Je n’ai fait que déposer

    Ma signature au dos de l’échec bancaire

    Car ma poésie n'est pas bankable

    Elle n’est pas imposable

    Elle ne nourrit pas son homme

    Ni ma femme

    Encore moins mes enfants

    À quoi sert la poésie alors ?

     

    Elle sert à desserrer les dents

    Et à resserrer la ceinture du pantalon

     

     

    Majead At'Mahel (alias @rt'felinat) est au sommaire du dernier numéro de Mot à Maux.

     

     

  • graphorrhées-fragment 1, poème d'Adrien Nasone

    graphorrhées-fragment 1

     

    Je m’opère moi même

    me décortique

    décor les tics de mes tocs

    les tics tacs onomatopeux qui m’évite et m’irrite.

     

    A vif et clandestine ma peau s’élastique

    elle ondule

    elle ondine

    elle ovale

    elle ovule.

     

    Ventre rond

    je suis enceinte pour toujours

    mais je n’enfanterais jamais que des maux-mots.

     

    Au bout de ma langue

    il y a des microcosmes de larves à venir

    des lunes croissant quartier de pomme

    l’ivresse incertaine

    l’ivresse tragique

    nez rouge aussi.

     

    Dans ma grotte

    dans l’encre vagin de ma caverne ventre rond

    entre placenta et naissance

    il y a quatre murs

    quatre murs à la verticale de mes horizontales

    un plancher pour m’empêcher de m’enfoncer terre à terre

    un plafond pour m’empêcher de m’envoler lyrique.

     

    En-quête toujours fragmentée

    lourde haleine chargé déchets pesanteur

    et spleen détail d’un fond de verre.

    Il faudrait que je pense à faire l’apologie d’un postillon.

     

    Présentation d'Adrien Nasone :

     

    L’écriture je la vis plus que je ne l’écris.

    Au dehors comme au dedans, je la chuchote parce qu’elle est comme un secret.

    Mais aussi je la dis

    et aussi je la crie.

    Petit poucet, je sème ici et là des traces de mon passage.

    Depuis peu,

    j’ose m’incarner

    et me laisser lire.