ÉLECTRON
On passe par-dessus la barrière
située sur la dune. La miniature jaune
vient mouiller en sifflant, les remparts tout autour
ont l'épaisseur d'une feuille dont la couleur
tinte l'automne, aujourd'hui. On en oublie
la colère des pierres menues, leur mètre étalon.
Plus libre, on quitte la scène. On rentre
à une heure indue dans le chaos qui tient
au fond de l'univers ou d'une poche.
Propos de Fabrice Farre :
Le vœu le plus cher est sans doute celui de communiquer, d'être en mesure de réaliser un échange avec l'autre, de le toucher, l'émouvoir par exemple, au mieux de construire un lien sûr. L'inverse porte un nom : l'échec. C'est une épreuve terrible, mais porteuse d'un riche enseignement , malgré tout. L'or dans la boue, en quelque sorte.
Donc, pas de langage codé. Quoi que, en l'espèce, on pourrait imputer au style une tromperie, dans la mesure où celui-ci ne serait pas intelligible. Pourtant, l'enjeu est là, dans une tension extraordinaire. Il est nécessaire, avant tout, d'être juste avec soi-même et de le rester avec l'autre. Cette folle ambition peut durer une vie. Une vie entière, afin de ne pas perdre de vue que l'écriture est d'abord un travail sans relâche, et l'autre, peut-être, un autre soi-même, un semblable.
Fabrice Farre vient de publier, en 2018, Mémoires (dans la revue Ce qui reste), Inflexion (aux éditions Rafael de Surtis) et Partout ailleurs (chez p.i.sage intérieur). Parmi les revues et sites qui ont accueilli récemment ses textes, citons : Revu, Alkemie, Mot à Maux, Rrose Sélavy, La piscine, Beauty will save the world et Terre à ciel. Son blog : poésie contemporaine...peut-être.