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Art - Page 3

  • Mary Cassatt

    Il ne faut pas rêver, nous ne vivons qu'une seule existence par vie (encore qu'il y en a toujours qui essaient de tricher), et cela est même désespérant. C'est vrai, l'esprit grandit de telle façon qu'il est un, unique (bien que le rêve soit un moyen puissant de diversion) comme l'est un arbre parmi des milliers de congénères. Même si on peut cumuler divers talents, on se trouve quand même mieux à l'aise à faire certaines choses. Il faut tout simplement découvrir lesquelles et accepter, quoi qu'il en soit, son destin. On pourra rétorquer que l'homme est libre et qu'il peut user de son libre arbitre, évidemment. Mais quand même, qui décide à trois ans ? Donc, il convient de s'identifier, de se connaître en somme. Se construire soi, personnellement c'est avant tout faire de ce qu'on a fait de vous quelque chose ou quelqu'un. La création est un des moyens les plus puissants pour être libre. Comment choisir entre la poésie et la peinture ? Entre une profession et une autre. Entre une vie et une autre. Je pense qu'on le sait au fond de soi, tout comme on accepte une destinée, un sort, quel qu'il soit. Il ne faut pas désespérer de ce que l'on est, il faut l'accepter coûte que coûte. Aussi, si vous hésitez entre l'art et la poésie, voici une idée que l'on me souffle via le mail. Un concours international de poésie sous le patronage de l'association Mary Stevenson Cassatt est organisé, dont le thème est l'œuvre du peintre impressionniste. Non seulement vous découvrirez un peintre de talent mais vous aurez la possibilité d'exercer votre plume ! Que demander de mieux ? Pour ma part, j'essaie de gribouiller un peu, quant à improviser sur quelque chose qui ne me touche pas spécialement, j'en suis totalement incapable. On écrit toujours autour des questions qui nous taraudent et c'est bien normal. Il convient peut-être de choisir entre la plume et le pinceau, entre le clair-obscur et les couleurs flamboyantes, entre soi et un semblant d'être. Et puis tous les artistes tiennent un peu à leur univers personnel. Etre soi, certes, mais être toujours ouvert aux autres.

    Vous pouvez retrouver la peinture de Mary Cassatt et le règlement du concours ici : http://www.marycassatt.org/

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  • De la cruauté, Francis Bacon

    De toutes les ramifications par lesquelles se nourrit la poésie, l'art en est une des plus fécondes. Tous les miroirs permettent à la poésie d'exister, au travers des prismes que sont le réel, l'imaginaire, l'intime ou l'universel. Il est une croyance que l'univers, bien que composé d'une extraordinaire diversité de matière, obéit à des règles, à une architecture dont la beauté (ou la laideur) omniprésente est répartie de façon uniforme par l'action des lois. Si nous sommes tous faits des mêmes atomes, nous sommes aussi mus par les mêmes principes. S'interroger sur ces principes, c'est réconcilier les hommes entre eux, c'est ressentir le parfum d'une fleur avec la même énergie que l'on scrute les étoiles. C'est se dire que tout ici est connaissable, digne d'amour et accorder aux êtres une importance qui ne peut se démentir par des différences de couleurs, de religions ou de cultures. L'homme est un sur la Terre. L'harmonie du chaos, de la laideur ou de la beauté est une. L'art et la poésie s'interrogent donc sur cette harmonie. La matière, qu'elle soit pigments ou mots, est composée de cette infinité d'atomes, puissance de création infinie et universelle. Francis Bacon* s'est attaché, par son travail, à la conscience torturée des lois, ses personnages défigurés expriment une souffrance universelle et d'une façon éminemment sensible. Son oeuvre est la réunion d'un théâtre de la cruauté où s'exprime la douleur d'un siècle tout entier. Son art se bâtit sur des charognes, sur le feu de l'acier, sur d'impossibles figures. Le peintre sait que tout est présent dans ces portraits, toute la tragédie du monde surtout. C'est aussi l'affirmation de la dignité de la condition de l'homme, du pouvoir absolu du créateur et du caractère incommensurable de son esprit. Parce que tout portrait contient en lui toutes les lois, parce qu'il est une vision intime, parce qu'un être est lui-même et tout à la fois, Bacon affirme son droit absolu à la désignation, à la subjectivité. Ses portraits en appellent à la dignité de l'homme. Le regard du peintre est social, philosophique et engage la liberté. Bacon peint comme il ressent, comme il pense. Pour lui, "tous les artistes sont des amoureux, des amoureux de la vie, ils veulent piéger la vie pour qu'elle devienne plus vivante, plus violente." L'art est donc une forme de lutte, une affirmation sans fin. Et la vision qu'a l'artiste de la vie rejoint cette définition : "La vie n'a pas de sens. Mais nous lui donnons un sens pendant que nous existons." Ici est un lieu de ce combat, la réunion de tous les possibles.

     *Francis Bacon (peintre) : 1909 - 1992 

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  • Expositions au centre Pompidou

    Si vous avez la chance d'habiter à Paris ou de pouvoir vous déplacer facilement, vous pouvez aller faire un tour du côté du Centre Pompidou. Il s'y tient notamment l'exposition Big Bang et la rétrospective Dada. Quelques conseils s'imposent cependant. En effet, n'allez pas confondre art moderne et réalité ! L'art utilise la réalité dans son discours. L'art, c'est la liberté, quelque chose de substantiel ! Tout y est possible. La réalité, elle, reste bien douloureuse et mystérieuse - qui peut pénétrer son secret ? L'art en explore tous les aspects, en donnant plus que le réel, le surnaturel ou le surréel. On peut ainsi dire que le surréalisme est un aboutissement de l'art. L'objet surréaliste diffère de l'objet lui-même en ce qu'il donne un sens autre à tout objet du réel. Et c'est ce même sens qui fait l'œuvre. La réalité, elle, est bien pauvre. N'allez donc pas confondre la Fontaine de Duchamp avec un urinoir ! De même la roue de bicyclette n'en est pas une sinon sa représentation. On pourrait ainsi dire que toute oeuvre d'art est représentation. On peut expliquer une création. La réalité, elle, est opaque. On peut s'épanouir dans l'esprit. Mais vivre sans lui ? Le surréalisme s'attaque aux certitudes et à nos représentations mentales. Il s'agit de porter un autre regard. D'épouser un autre point de vue. Il s'agit de s'associer au mystère d'exister au monde. L'artiste utilise les mots, les couleurs, les idées dans son discours engagé, dans sa réflexion, dans ses attitudes. C'est cette capacité de se représenter l'impossible, l'inconcevable qui le caractérise. L'esprit est sensible dans toute oeuvre d'art. C'est bien sa production qu'il est possible de découvrir à travers les expositions du Centre Pompidou. Une visite qui ne peut laisser indemne et qu'il convient de répéter.

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