Enfin, le numéro 4 de Mot à Maux est en cours de photocopie ! Avec un mois de retard... mais quoi, on est libre ou on ne l'est pas. Personnellement, je suis de plus en plus attaché à cette micro-édition. Un terme qui me plaît bien. Ce caractère de la poésie distribuée aux copains, aux curieux, je le revendique. Rappelons qu'en France, la publication d'une revue littéraire est libre, la loi autorise la diffusion de périodiques, contre une obligation de dépôt légal et l'attribution d'un ISSN. Une liberté d'expression qu'il convient de chérir. Il appartient à chacun d'en préparer le contenu. Un travail difficile donc, mais d'une grande richesse émotionnelle. Le cercle des revues (qui n'est jamais fermé) en France et dans les pays francophones est très diversifié. Après quatre numéros, Mot à Maux a de plus en plus les idées claires. Le nombre réduit des abonnés, et son lectorat limité n'empêchent pas de croire encore à l'aventure. M'attachant à ce qu'il y a de plus "micro" dans la micro-édition, l'ambition de la revue aujourd'hui est d'affirmer un caractère plus personnel. En ma qualité d'humble amateur, je rencontre sans cesse d'autres humbles amateurs et cela me suffit amplement pour me contenter du faible niveau d'influence de cette revue. Je me plais à considérer qu'un mur est fait de pierres, certaines posant des fondations, d'autres étayant de plus petites, des minuscules renforçant la stabilité des plus grandes. Il en est de même en poésie. Il en est de même dans beaucoup de domaines de la vie. Dès le numéro 5 de mars, la revue sera de format A4 et comprendra moins de pages. Souhaitant m'éloigner des contraintes formelles, j'aimerais que Mot à Maux soit aussi en résonance avec les principales questions de la vie. Je me refuse à croire que la poésie ne puisse répondre à un nombre important de questions. La poésie nous apporte plus de lucidité, plus de force, agissant comme un baume. Quant à répondre à des questions existentielles, à trouver un sens à l'absurde, oui, mais dans l'affirmation de plus en plus certaine de l'opacité de beaucoup de domaines. Certaines questions n'auront jamais de réponses. Certains mystères devront rester intacts. La poésie aura encore un grand rôle à jouer dans l'émancipation individuelle, dans l'affirmation des valeurs éternelles de l'humanité, dans la lutte sociale des peuples vers plus de liberté et de justice. La poésie de demain ne sera nullement introspective mais portée vers l'action. Elle sera en résonance avec les principaux défis de l'histoire humaine. Son discours de plus en plus sensé sera persuadé de l'inutilité de toutes les rhétoriques, de la vive importance du mystère, et du caractère urgent de son action. Il faudra dire si oui ou non, il est urgent de se battre. Quelle est la place d'une petite revue dans tout cela ? Pourquoi trouver encore de l'utilité dans le fait de parler ? Peut-être parce que la voix du poète est de celles qui portent le plus loin son message irrépressible de vie. Mot à Maux continuera dans le contexte de tout cela et accueillera dans son numéro 4 des textes de Daphné Arnold, Ferruccio Brugnaro, Denis Heudré, Jacques Canut, Salvatore Sanfilippo, David Tysman, Max Philippe Morel, Olivier Mathian, Patrick Devaux, Sabine Bruneteau, Daniel Brochard, Walter Ruhlmann, Lise Lundi-Cassin, Thierry Piet, Régine Albert, Franck Roy, et Pascale Albert. C'est toujours 4 euros. Profitez-en pendant que ça dure !