Le numéro 10 de Mot à Maux vient de paraître. Au sommaire : Hélène Decoin, Eric Dubois, Flora Delalande, Eric Jaumier, Sharon, Daniel Martinez, Nadine Travacca, Hervé Martin. Il peut être commandé grâce au bulletin ci-joint.
Les numéros s'enchaînent, l'année ayant été bien occupée chez Mot à Maux. A peine le numéro spécial imprimé, voici un nouveau numéro, qui sera suivi (dans une quinzaine de jours) du numéro 11. Bon, l'essentiel est que le travail ait été réalisé... Alors que la grève est annoncée à la SNCF, j'espère que les lecteurs de Mot à Maux prendront leur train à l'heure, malgré les retards à l'allumage... Les mouvements sociaux n'épargnent pas les revues de poésie, mais nous œuvrons pour une parole libre et révolutionnaire. Ah ! Les temps ne sont pas à la poésie ! Comment le seraient-ils, vu le mépris que nous inspirons ? Allons, c'est dans ma nature d'être grognon... Mais je ne suis pas si méchant ! Je ne prends pas les armes, je ne lance pas de cocktail Molotov, je ne brule pas les voitures. Je n'ai que la liberté d'expression, qui ne casse pas trois pattes à un canard.
Pour ainsi dire, je ne sers à rien. La liberté de penser est notre seul lot. C'est là que s'inscrit notre responsabilité. Après tout, c'est quelque chose qui nous concerne nous ! Ce sont nos poèmes, notre identité. Me dire que je sers à quelque chose est pour moi important. Dans ce nihilisme contemporain, j'ai la faiblesse de croire en la parole, comme arme véritable des peuples dans leur insurrection. Puisque nous n'avons que les mots, nous en sommes responsables à notre échelle. Moi, je lutte pour l'émancipation de toutes les paroles, naïf que je suis de voir en la poésie une quelconque utilité sociale.
Car notre domaine, c'est la poésie. Nous ne sommes pas dans la rue, à brandir des pancartes, nous œuvrons dans le silence du livre. Et en même temps nous sommes faits d'une multitude de personnalités. Alors, trouver sa place... dans l'écrit, le parlé, dans l'action, la révolte, la politique... croire que nous sommes partie du tout ! Dans cette posture bancale, chacun essaie de se construire, de se déterminer.
La parole poétique est diverse. Je recherche le consensus. Car chaque acte est utile. Chacun a sa place dans ce monde. Pour peu qu'il regarde, qu'il se positionne face à ce monde. Mot à Maux recherche une diversité de paroles sachant nous éclairer, nous faire mûrir, réfléchir. Mon travail est de rassembler les talents, de porter la voix de chacun. Je suis à la recherche du meilleur, sans dogme, sans a priori. Je ne donne pas de leçon, je ne dénigre pas... je recherche ce qui fait sens.
J'espère que le lecteur se retrouvera dans chaque numéro de Mot à Maux. Je recherche des voix. Et surtout des voix nouvelles. Ce qui peut contribuer à élever la poésie dans un monde où on l'ignore, et toujours injustement.
Bulletin de commande du numéro 10