Qu'y avait-il à l'ère de Planck* ? En effet, nous nous sommes éloignés du mystère de cette 10-43 seconde où le secret aurait-pu être révélé. Nous avons voyagé durant ces milliards d'années dans l'ignorance profonde des plans de notre créateur, voilà que la question de l'origine se pose encore une fois. Par quels détours un tableau passe-t-il avant de finir derrière une vitrine ou sur un mur d'exposition ? Comment les pigments des couleurs se sont-ils sédimentés avant de devenir jaune de Naples, bleu Turquoise ou vert émeraude ? Mais le vendeur s'en soucie-t-il ? Il se contente de savoir que les tubes sont fournis par Sennelier ou Talens et que plus il en vendra et plus son week-end sera doré ! Alors, il se fout de savoir si je suis malheureux ! Il se fout qu'il y ait un clochard qui crève dans la rue. Avant d'être peint à l'huile, mon tableau n'était que fibres de lin, térébenthine et terre ocre ou mauve. On remuait la pâte dans les usines, autour de recettes séculières. Il y a eu du rouge carmin, du bleu de Sèvres, de la terre de Sienne. Il y a eu mille explosions dans le ciel. Dix-mille nébuleuses se sont croisées. Ca partait dans des feux d'étoiles ! Mais avant ? Avant d'être un ciel, un chemin, un arbre... Avant 10-43 seconde ? Il y avait quoi avant la douleur de perdre la vie ? Avant que je serre les mains de grand-maman ? Il y avait quoi avant nos jeux dans le jardin et la balançoire ? Maman m'a parlé. Elle m'a dit : « - Regarde ! Le ciel. Tu vois, les étoiles. C'est là-bas que nous irons un jour. » Papa m'a dit : « - Prends tes pinceaux et dessine le soleil. » Alors, j'ai regardé en l'air, j'ai mis de la couleur. J'ai offert le tableau à grand-maman. Elle a dit : « - Comme tu es gentil ! » Alors, j'ai su qu'avant 10-43 seconde il y avait le sourire de grand-maman, le chat dans le jardin, les fleurs, la toile vierge sur le chevalet. Et avant ?
Science
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Poésie quantique II
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Ils sont là !
L'information est capitale. Laissez tomber votre bouquin de science-fiction et accrochez-vous à votre chaise : les extra-terrestres sont parmi nous ! L'information courait depuis quelques années, puisque de nombreuses observations ont été réalisées, depuis l'espace lors des célèbres missions Apollo, jusqu'aux essais secrets d'engins mystérieux au-dessus de la fameuse Zone 51, en passant par les récits d'enlèvements et de disparitions qui jusqu'alors n'étaient que des faits divers. Voici que les témoins de soucoupes volantes ne seront plus pris pour des affabulateurs, puisqu'une assiette plate vient d'atterrir dans mon jardin sous les yeux éberlués de nombreux témoins qui n'en reviennent pas encore. En ce moment même, je suis en train de discuter avec Zorglub XXIII, chef suprême de la colonie des Icariens venus jusqu'à nous à bord d'un détachement de leur vaisseau-mère, lui-même en provenance de l'hyper-espace... Mais d'où viennent-ils ? De l'énigmatique planète Z découverte récemment par des astronomes américains dans la constellation du Sagittaire. A quoi ressemblent-ils ? Ils ont la tête au carré mais n'ont pas de cheveux. Zorglub XXIII fait un mètre cinquante et ses compagnons ont tous le même costume gris-vert. Ils nous ressemblent en fait de très près et sont capables de parler notre langage et même de devancer nos paroles. Je n'ai pas trop le temps de m'attarder puisque nos amis m'invitent à visiter leur soucoupe (qui ressemble de très près à une cocotte de chez Moulinex) et je m'empresse de les suivre. Au cas où je ne reviendrais pas, je lègue tous mes jeans et mes bouquins à Emmaüs, afin de participer à la réinsertion de tous les Compagnons. J'ai un peu les boules et les guirlandes de partir comme ça à 52 jours de Noël, mais quoi... il s'agit là d'une rencontre du 3ème type extraordinaire et pour ainsi dire historique, puisque nos amis se sont dits prêts à nous révéler de mystérieuses informations telles que la vérité sur notre propre Création et le pourquoi des nouilles qui cuisent en trois minutes dans un monde où l'essence est de plus en plus rare. Bref, je m'empresse d'enfiler mon manteau (glaglagla ici) et je file rejoindre mes nouveaux amis... Leur soucoupe fait des étincelles et y a des lumières qui tournent de partout, ça va être une sacrée soirée !
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Poésie quantique
Nous écrivons parce qu'il nous manque une part de la réalité. Sans cet inconnu qui nous appelle à chaque seconde de notre vie, sans cette retenue qui nous fait avancer avec prudence, nous n'aurions aucune raison de compiler nos émotions et de monter des systèmes. Il faut bien que nous créions en nous l'ensemble de ce qui demeure inexploré, au vu des connaissances, des avancées de la Science et de la société. Imaginer la pleine connaissance de tous les phénomènes amène inévitablement à se taire, à entrer dans le silence. Cette part d'inconnu est ce qui nous motive et partout où elle s'exerce, elle attire à elle chaque mot que nous puissions émettre. Ecrire revient donc à s'interroger sur les mystères qui nous entourent et à s'investir dans un quotidien où nous semblons nous dédoubler autour de notre propre connaissance. Peut-on dire que nous allons vers la lumière et que nous sommes appelés à saisir les mystères de la Création ? Il faut avoir parcouru toute cette Science, avoir marché sur autant de chemins pour se rendre compte de l'état véritable du monde. Et comment peut-on se passer de réponses et se sentir tranquille face à la douleur de ce monde et aux chaos de notre Histoire ? Je trouve un sens à ce monde dans les découvertes de la Science. Il me faut cependant aussi ce rapport au langage ; tous ces repères éclairent le quotidien, la vie étant elle-même un vaste laboratoire. Je privilégie les mots à la Science, je choisis un mode de vie plutôt qu'un autre car les mots sont d'abord et avant tout ce qui donne sens au monde. Ensuite, on verra, selon ce que cette organisation pourra faire de nous, selon que les lois seront respectées ou non. Je m'en remets aux lois de la Science en gardant en moi ce que me disent les mots. Je lis donc d'un même intérêt comptes-rendus scientifiques et poésie. C'est toute l'histoire de la connaissance qui apparaît ainsi. La Science et la Poésie sont la vie, des façons d'appréhender le réel. Si les deux contribuent à ce que nous nommons pensée, elles participent toutes deux à une interprétation du monde et du réel. C'est cette retenue face aux évidences, c'est ce pouvoir de la Poésie à influencer chaque instant de la vie qui font que la Poésie sera toujours en avant par rapport à toute certitude et tous principes, les plus élaborés soient-ils. La Science ne fait que traduire en lois des phénomènes qui préexistent dans la pensée. La Science est ce mystère synthétisé de la pensée. La toute-puissance de la pensée est peut-être ce qui gouverne le monde.
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