Samedi 26 novembre, c'est la journée sans achat ! Donc, il va être possible de déambuler dans les magasins sans avoir cet inévitable réflexe : - Je vois, je prends, j'achète ! Le réflexe du consommateur lambda conditionné depuis sa naissance à dépenser, acheter, acquérir, posséder, offrir, dilapider, gaspiller, jeter à la poubelle... Alors, on n'achète rien ? Ca va être dur ! C'est notre vie d'homo-consommatorus qui va être malmenée pendant quelques heures ! Bah ! Bientôt Noël, les cadeaux... on va se rattraper ! Les médias l'ont annoncé : il existe aujourd'hui des individus réfractaires au mode de consommation dont nous sommes les acteurs. La poésie utilisant le cours de la vie réelle dans la propagation de son message, interrogeant sans cesse son époque, ce mouvement de pensée qui est amené à devenir incontournable à l'avenir est en moi présent depuis très longtemps. J'adhère très fortement à ce message qui dit très simplement : une croissance infinie est impossible dans un monde de ressources naturelles finies ; il faut parvenir au partage universel des richesses ; ce que nous faisons à un endroit a des conséquences à l'autre bout de la terre ; il faut parvenir à une meilleure et plus humaine répartition du travail, etc. La publicité, véritable fer de lance de nos sociétés de consommation contemporaines, est omniprésente dans notre environnement social, conditionnant nos réflexes et régulant nos vies. Il n'existe plus aucunes limites au jeu de la croissance : gaspillage des ressources, monopole des richesses, la consommation n'a plus aucun frein et devient une vitrine obscène du jeu capitaliste. Alors que le discours politique ambiant encourage la croissance, l'exploitation de plus en plus rythmée, face à cette fuite dont on ne voit plus la fin, certaines voix appellent à la décroissance. Rempart à la destruction de la planète, à l'injustice et à la misère, il s'agit là d'une véritable philosophie qui vise à ré-organiser de manière plus équitable notre environnement social. Ce mouvement ne revendique aucune idéologie sinon le bien entier au service de l'Homme. Il s'élève contre une déviation de plus en plus brutale de notre mode de consommation, en appelle à d'autres règles du jeu que celles du profit, à une autre valeur que celle de l'argent roi, à la justice dans les rapports économiques et sociaux. Cet appel est symbolique, mais il peut être initiateur d'entreprises nouvelles. Parce que nous posons des limites à notre folie effrénée de consommation, parce que nous recherchons d'autres valeurs dans notre vie quotidienne... parce que l'intelligence ne peut se laisser obscurcir sans sursauts, nous devrions faire tous les jours un pas vers une autre consommation.