Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Don't Give Up

Tu dis que le monde est pourri, que depuis la nuit des temps les hommes sont des salauds, et c'est bien vrai. Tu es seul à la fenêtre et tu écoutes Don't give up de Peter Gabriel. Tu t'en fous du bruit dehors et de l'agitation. Tu regardes les malheurs à la télévision, la même absurdité, la même frénésie, et toi tu n'as rien, et toi tu pourrais partir, comme cela, en claquant des doigts. Tu ne sais pas que tu vas entrer dans l'aliénation, que tu vas t'autodétruire. Ici, sur la table, un papier t'attend. Tu prendras le crayon en sachant qu'il pourrait aussi bien s'agir d'un revolver : la distance vaut-elle d'être parcourue ? Pourquoi ne pas partir, là, maintenant ? Tu sais que tu devras passer par des chemins fiévreux, des cauchemars, des renoncements à ce qui s'agite autour de toi. Alors, écris, jusqu'à ce que tes neurones explosent au-dessus de la ville. Arrache-toi les cheveux. Lacère ta peau. Tu pars loin de toi, loin du monde. Tu dilapides les secondes et les heures, tes lèvres brûlent. Là, tu t'arrêtes devant la fenêtre et tu te dis : « - Le monde est pourri mais j'y peux quelque chose. Il me suffit de crier et je serai entendu. Je ne suis pas comme ces passants qui courent sous leur parapluie. Je peux élever mon regard et mes yeux transformeront la pluie en des flocons d'argent. Je renonce à moi, à mon corps. J'accepte d'être terrassé par l'orage. » Alors, les nuages se dissipent, les passants se mettent à chanter et la télévision donne enfin des nouvelles de l'au-delà. Il y a toi et ta chambre des années plus tard. Tu te retournes avec effroi sur ta vie, mais avec la satisfaction d'être arrivé jusque là. Certes, tu es anéanti. Tu pleures sur ta douleur et celle du monde. Lui-même est toujours aussi sombre. Mais au moins, tu te dis que tu peux partir maintenant. Tu cries. Tu t'élèves au-dessus des nuages. Tu sors de l'ombre. Toute la lumière perdue réapparaît. Toute ta douleur se dissout sous la pluie des constellations. Vers quel ciel vas-tu ? Vers quel être ? Le monde insensé ne te retient plus. Tu flottes dans la poussière des photons et des anti-particules. Derrière toi le monde s'est métamorphosé en un papillon d'or.

Lien permanent Catégories : Musique

Les commentaires sont fermés.