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Pratique éditoriale

Voici un document que je retranscris mot pour mot, émanant d’un éditeur que je ne nommerai pas, et qui est éloquent quant aux pratiques opaques et mystifiantes de cette édition à compte d’auteur à laquelle je me suis confronté il y a une vingtaine d’années. Je ne crois pas que les pratiques aient changé. Le but reste toujours de faire du profit sans prendre beaucoup de risques. Je vous passe le harcèlement et les lettres de relance reçues. Je vous passe l’exploitation de la naïveté. Je conserve tout cela dans un dossier, en souvenir de la mauvaise expérience vécue. L’argent perdu est une chose, la tromperie en est une autre. Cet éditeur fait du chiffre et continue à sévir. Proche de ses sous dont il a fait l’argument premier, il sera surtout proche des vôtres, drainant de nombreux auteurs qui y trouvent certainement leur compte. Le drame c’est qu’il y a pire. De nos jours, de nombreux éditeurs sévissent en toute impunité. Cela fait des ravages ici et en Afrique. Les Auteurs sont prêts à payer pour voir leur bébé mis en page. Une bonne chose, me direz-vous ? Tout le monde a droit à être publié librement et le compte d’auteur répond à un besoin économique et narcissique. Soit ! On ne m’empêchera pas de penser qu’il s’agit d’une escroquerie et d’une manipulation. Chacun pensera ce qu’il veut. Mais qu’on ne me dise pas que cela a un rapport avec la littérature !

 

(document authentique)

La vente par souscription

 

Voici sa formule : l’Auteur doit trouver, par exemple, quarante personnes acceptant de lui acheter à l’avance un exemplaire de son livre en tirage de tête numéroté et sur papier de qualité (ce qui justifie un prix de vente supérieur à celui de l’édition normale), laquelle vente s’effectue au profit de l’Editeur.

« L’accroche », c’est le bulletin de souscription (c.f. le modèle joint). Fabriqué par l’Editeur et diffusé par l’Auteur dans son entourage, il permet à l’Auteur de réunir les fonds nécessaires à la fabrication du livre.

« Le tirage de tête », créé pour les besoins de la souscription, consiste en l’édition d’un certain nombre d’exemplaires numérotés à la main et enrichis éventuellement d’un poème manuscrit, voire d’une gravure ou d’un dessin, ce qui contribue à valoriser l’exemplaire dit « de tête » par rapport à l’exemplaire « ordinaire » - lui-même non numéroté et non enrichi.

En contre-partie de la mise en pratique de cette formule et de son aboutissement, l’Auteur a droit à quelques exemplaires « de tête » pour lui-même ainsi qu’à cent exemplaires ordinaires de l’ouvrage publié, et cela sans aucun frais participatifs.

Historiquement proches de nous, les surréalistes utilisaient largement les possibilités de la souscription. Les œuvres qui en sont nées figurent aujourd’hui dans les collections et les musées.

 

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