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Mot à Maux - le blog

Hier encore je me disais que c’était la fin. Les idées noires prenantes m’avaient écarté du chemin de la vie. La revue me demandait beaucoup d’énergie, pas que je manque de forces, mais parce qu’elle interférait avec mon état mental. Un état de profonde dépression mêlée de joie de vivre et de désir de mourir. Je me suis raccroché à la revue comme un mort de faim, mais cette période de mal-être a vu ma motivation diminuer. J’étais pourtant bien parti avec Mot à Maux. La revue aurait pu perdurer et grandir. Mais il y a eu les questions de l’impression, de l’envoi, de l’affranchissement. Il fallait trouver un système pérenne que je n’ai pas réussi à inventer. D’où la question des timbres et de l’envoi gratuit. C’était inhabituel, en rapport avec mes convictions. Il y avait la revue et moi. J’ai aimé Mot à Maux parce qu’elle m’a permis de rencontrer beaucoup de jeunes auteurs. J’ai aimé proposer un espace à ceux dont j’ai aimé les poèmes. Avoir le sentiment de véhiculer la parole. La revue était une belle utopie. Je n’avais pas mesuré le travail. Faire ça seul, à l’aide d’une photocopieuse… en mai, cela ne me faisait pas peur, aujourd’hui la tâche est devenue trop lourde. Alors, voyons… au lieu de tout arrêter, je propose de reprendre la revue sur ce blog. Je ne tiens pas à faire une revue en ligne au format pdf. Je propose aux auteurs de publier leurs poèmes sur ce blog. C’est la fin de la revue papier. Ce ne sera pas une revue Internet. Juste un blog ! Un revuiste me disait qu’il y a deux difficultés à animer une revue : l’argent et l’énergie que cela demande. J’avais cru répondre à la question de l’argent. Quant à l’énergie… J’avoue qu’une revue papier est un pari et une motivation qui demande une attention journalière. Une revue est un lien entre auteurs et lecteurs - où chacun trouve sa place - débutants et confirmés. C’est essentiel pour la littérature. J’ai commencé par la publication en revue, après avoir été victime d’une mauvaise souscription. J’ai voulu à mon tour créer une revue. J’ai connu beaucoup de revuistes jeunes comme moi, dont certains ont arrêté. D’autres continuent avec courage. Je suis triste de mettre la clef sous la porte. Pour faire vivre Mot à Maux, j’appelle désormais les poètes à m’envoyer 6 ou 7 poèmes assez courts. Je publierai les meilleurs (à mon goût). Je publierai un poème par auteur sélectionné. Je garderai ainsi un lien avec Mot à Maux, en suivant la même ligne éditoriale. « Un souffle, un cri, un engagement, une respiration… » Aujourd’hui est un tournant pour Mot à Maux. J’ai hâte de lire vos poèmes.

Daniel Brochard

 

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