Le livre est bien chahuté en ces temps de crise. Mais peut-être n’avait-il jamais autant réclamé de lecteurs. Désormais il est possible de passer par Amazon pour éditer son livre, à peu de frais, paraît-il… mais le principe est là, nuisible aux jeunes auteurs (dont beaucoup pourtant trouvent satisfaction)… et que dire des Edilivre, des manuscrit.com ? de tous ces baratineurs qui se remplissent le portefeuille ! Certes, la littérature n’est pas réservée à une élite, le particulier doit avoir accès à l’édition, chacun doit pouvoir accéder à l’objet-livre ! Après tout chacun fait ce qu’il veut ! Je ne sais pas comment ils font pour vendre leurs bouquins. Je pensais que la notoriété était la clef des ventes en poésie, que le petit n’avait aucune chance de briller en société… Amazon offre une solution à la crise du livre aujourd’hui. Chacun peut réaliser son rêve, en fin de compte. Il suffit de faire appel à Amazon. La marque agit pour la procréation littéraire de votre propre bébé. Les rejetons ont un ISBN, sont censés passer au dépôt légal (dont le but est de recenser la production littéraire du pays). Tel Ikea, tout est vendu en Kit, la machine est bien rôdée. Tous ces arnaqueurs sont des maisons d’édition dématérialisées : Internet permet l’élevage d’une production en masse où les auteurs se font plumer. Chacun peut rêver d’être un grand poète en s’appropriant un code-barres ! La notoriété décomplexée, la célébrité à bout de bras. Allons, les jeunes auteurs se contentent de vouloir exister. Vu la complexité du champ éditorial actuel, ils ont bien raison. Moi j’ai trouvé une alternative à toutes ces conneries d’édition à compte d’auteur : je passe par un imprimeur pas très loin de chez moi. Je suis très satisfait du résultat du premier recueil imprimé par cette entreprise. La France a un réseau important d’imprimeurs : depuis Gutenberg et sa Bible, l’impression a fait des progrès considérables. Mais une chose est restée : l’amour des écrivains pour le livre. Tout n’est-il pas une question d’identité… Vouloir écrire puis publier son recueil chez l’imprimeur du coin, cela respecte la logique de l’acte éditorial. Mais je crois que le livre est avant tout une affaire de reconnaissance. Les tout-petits veulent naturellement briller, avoir leur bouquin à eux… Facile aujourd’hui grâce au clonage numérique ! Réclamer un peu de dignité et de respect ne peut pas faire de mal aux jeunes auteurs. Car si le papier a un prix, la propriété intellectuelle a beaucoup plus de valeur. L’intégrité d’un auteur : voilà ce que défend et doit défendre la petite édition.