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  • Autopsie

    Savez-vous que de tous les organes, le cerveau est le premier à mourir ? Puis, le coeur. Les reins mettent plusieurs heures, la peau, plusieurs jours ! C'est pour cela que les poils et les cheveux continuent de pousser après la mort ! Et puis les mouches, entre le décès et l'inhumation, pondent leurs oeufs sur la peau, voila pourquoi le corps est rongé par les vers ! On n'en a jamais fini d'apprendre ! Et Mot à Maux entend bien en apprendre d'avantage ! Et donc je me suis penché sur quelques sites proposant quelques poèmes bien lisses et bien soignés, du genre : "Je suis une fleur de mai / Qui danse en tes yeux clairs / Penchée dans leurs reflets / Pour puiser la lumière "... Je n'invente rien... Non, ça n'est pas du Baudelaire, bien qu'il y ait présence de fleurs (mais il n'y a pas les vers !) Assurément notre auteur confond vers et vers... et ça c'est regrettable ! Nous sommes d'un métier où l'on ne parle pas pour ne rien dire, mais quoi ! on est pas obligé de lire ni de regarder la télévision. On peut se boucher la vue sans cesse ! Oh, mais le petit garçon est bien en colère ce soir. Mais non, allons, je suis doux comme un agneau ! Bref, à la fin les poumons éclatent... Souhaitons que ce ne soit pas ce qui arrive à Mot à Maux !

  • "Cédez le passage"

    Dans le Matricule des anges d'avril, Jacques Serena nous livre un article enflammé sur la jeunesse sulfureuse d'aujourd'hui. Alors que les manifestations vont bon train c'est une joie de retrouver dans les médias un peu de rêve et de conviction. Mais attention, la jeunesse sait ce qu'elle veut ! N'est-elle pas en train de camper devant son lycée, harcelée par les policiers ? Alors que la politique voudrait tout faire rentrer dans l'ordre à coup de réformes inégalitaires destinées à niveler et à brider, un courant s'élève, clamant son désir ardent de plus de justice et de liberté. Tous les ans un mouvement lycéen se crée, chacun va portant sa banderole et clamant des slogans. Ce pays est de liberté. La poésie se fait dans la rue. La jeunesse est une force vive. Comment le pouvoir réussira-t-il encore une fois à canaliser toutes les énergies ? CEDEZ LE PASSAGE.

  • De l'écriture comme chemin

    Jean-Jacques Nuel s'est exprimé le 14 avril sur son blog dans une préface à une éventuelle publication de ses oeuvres poétiques complètes. Si la poésie n'a été pour lui qu'un moment de sa vie littéraire, elle lui a permis de jeter les bases sur lesquelles se sont ancrées ses futures oeuvres, nouvelles et romans. J'en reproduit avec son autorisation ici quelques passages :

    "L'écriture de ces poèmes, parus chez divers éditeurs entre 1984 et 1989, m'apparaît aujourd'hui, dans la distance critique du temps, comme une époque refermée de ma vie passée, une étape qui a été nécessaire mais dont le retour est improbable."

    "Lorsque je lis, relis, ces poèmes anciens, je ne me trouve certes pas en face d'un étranger, je reconnais une part de moi-même, une parmi d'autres qui se sont tues au moment de l'écriture. Et même si cette recherche est allée très loin, dans une sorte d'ascèse de l'expression, même s'il m'arrive d'être satisfait ou heureux de nombre de ses résultats, je souffre aussi de ne présenter de moi qu'une part limitée, à laquelle les lecteurs risquent de me réduire."

    "Et cependant, la poésie, si elle a été une étape, s'est révélée fondamentale. Elle a été d'abord la joie de lecture de mon adolescence, la porte d'entrée sur la littérature, et le vrai déclencheur de mon envie d'écrire. Lorsque je me suis mis à la création, elle a été, comme plus tard les aphorismes auxquels j'allais sacrifier aussi sur une période limitée, une école de rigueur et de densité. Sans ces premiers textes, sans ces premières publications, sans la confiance que m'ont accordée alors des éditeurs, je n'aurais pas continué ni progressé dans ma voie."

    Chacun, nous vivons une aventure, une quête, qui s'avère différente. Certains n'écrivent pas , ou plus, d'autres beaucoup ou pas assez. Mais l'écriture, l'aventure du langage, est comme une porte abouchée à la réalité. Cet au-delà qui est aussi l'envers et l'endroit de cette réalité ne s'exprime pas d'une manière uniforme. Elle est une façon personnelle de ressentir le monde. L'écrivain est sur cette double posture. Il peut appréhender les mots d'une manière personnelle, novatrice.

    Comme le montre Jean-Jacques Nuel, cette métamorphose de l'esprit peut prendre plusieurs formes. Si la poésie répond à une même soif de désir et de réalisation, chacun éprouve sa vie d'une façon différente. C'est précisément cette richesse qui fait de la poésie un mode d'expression universel. Qu'est-ce que l'écriture sinon une cristallisation de soi, de ses émotions, de ses interrogations, de ses croyances ? Et que nous apporte l'écriture, sinon une conscience de soi, de ses possibilités et de ses limites ?

    Si le rôle de l'écrivain est d'apporter des repères, il est louable que ces repères puissent dans la vie épouser plusieurs formes.

    La poésie, le roman, la nouvelle sont des formes particulières de l'expression. Si Jean-Jacques Nuel a connu et en connaît plusieurs formes il se tient tout simplement sur la voie de ceux pour qui la littérature est un moyen d'émancipation. C'est cela qui fait de son oeuvre et de ses convictions un chemin et une unité aussi particulière.