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  • "Derrière la vitre", Paul Kodama

    Paul Kodama, après "La nuit du chômeur" dont j'ai publié un extrait dans le n°1 de la revue, revient sur le site Hache avec "Derrière la vitre". Un texte fort qui nous invite à faire un peu de géographie, l'auteur habitant en Bolivie, sa nouvelle est une photographie de la vie sociale de ce pays tourmenté par la corruption. Le texte est écrit sous la forme d'un tableau, comme pour mieux énumérer les malheurs du quotidien, pour nous en dresser une liste. Le ton est celui d'un homme conscient de la réalité, plein d'ironie et de critique à l'endroit de la société dont il dénonce les travers. Prostitution, drogue, délinquance, chômage, répression armée, et toujours la présence du sang à la télévision, cette même télévision qui nous fait miroiter les bienfaits du capitalisme... Mais la réalité est bien loin du rêve, le capitalisme connaît ses revers, son influence se fait fortement ressentir au travers de la corruption. L'art ici est montré comme un commerce et la littérature un rêve bien éloigné. C'est le réel, les travers d'une société et d'un système que Paul Kodama veut nous montrer à la façon d'un journaliste à travers son reportage. Le texte laisse beaucoup de blancs, à nous de les compléter, de faire l'addition, de tirer des statistiques. Cette forme d'écriture n'est pas un jeu, elle est une façon de marteler dans les esprits une misère sociale et la violence d'un pays. Elle nous invite à nous impliquer nous même, à en retrouver les causes, à tirer des hypothèses, à émettre des avis. Cette écriture est un engagement, elle est au plus près de la réalité. Le style de Paul Kodama est celui de tout artiste, il est une cristallisation, une synthèse, un regard dont on ne saurait ressortir indemne. "Derrière la vitre", derrière l'écran ou au volant d'une voiture, le regard de Paul Kodama est aussi une interrogation sur notre propre regard.

    Adresse du site Hache : http://www.dtext.com/hache/

  • Microbe n°31

    Je reçois le nouveau Microbe plus que jamais allumé. Son but : « diffuser une littérature sans autre prétention que celle de diffuser une littérature sans la moindre prétention mais peut-être pas vraiment inutile. » Rappelons que l'écriture est une affaire d'esprit, qu'aligner des mots est accessible au profane. Un poème est une affaire d'engagement aussi spirituel que social. Il faut être un peu fou pour écrire, ou comprendre que rien ne va plus, que le sens nous échappe et qu'il faut le rattraper. Alors il convient de courir vite, parce que le sens ne vous attendra pas ! Soyez vigilants et ne sombrez pas dans la folie ! Là, à la frontière, vous puiserez à la source et ce que vous direz sera essentiel. Microbe accueille des poèmes qui ont une langue, un sens, et la forme d'un engagement. D'où viennent-ils ? Quelles mains les ont créés dans l'ombre ? Oui, tout est une affaire d'ombre, d'influence et de travail solitaire. Si la poésie peut donner un sens supportable à la solitude, si elle peut matérialiser un engagement, alors n'est-elle pas perdue pour tout le monde. Une revue donne sens à la poésie, bien avant l'édition en recueil. Microbe est une revue qui survit dans l'ombre. Lire Microbe demande un effort, une attention. Demandez autour de vous combien ont Microbe dans leur bibliothèque ! Alors on vous prendra pour un fou, un original, et vous ferez rire parce que cela rappellera l'enfance de ceux qui n'ont pas de rêves. Les mots sont notre arme, et la seule arme de Microbe. Pas de théorie, pas de phrases complexes, pas d'analyses maniaques, juste la proximité du texte et l'impression que quelqu'un, quelque part, a voulu nous dire quelque chose. Alors, le sens, tout cela, c'est affaire de chacun, c'est selon ses disponibilités, ses désirs. Microbe existe et c'est déjà quelque chose. Ensuite, qui sait vers quel horizon se propagera la maladie ? Textes de Eric Allard, Pierre Autin-Grenier, Marc Bonetto, Jacques Carrier, Daniel Charneux, Alexandre de Wind, Laurence Emily, Pascal Feyaerts, Joaquim Hock, Frédérick Houdaer, Jean L'Anselme, David Sabini, Bruno Toméra, Alice Van Windekens et Lila Widmer. Dessins de Perlette Adler.

    Eric Dejaeger : Launoy 4, (B-) 6230 Pont-à-Celles (Belgique). Textes, renseignements et abonnement : rvmicrobe@yahoo.fr