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Mot à Maux à Poitiers

Ce n'est pas un pèlerinage à la Mecque que j'ai effectué ce mercredi (jour des enfants) mais un simple aller-retour à Poitiers. Pour une fois, je me suis levé de bonne heure et je n'ai même pas dormi dans le car (depuis qu'on a réduit mon traitement ça va beaucoup mieux). Bref, j'étais arrivé avant l'ouverture des librairies, j'ai dû déambuler en attendant que les rideaux de fer se lèvent. Rien n'a vraiment changé depuis l'époque où j'étais étudiant en philo. Il y en a toujours qui rentrent et qui sortent de l'hôtel Fumé, et qui vont et viennent à la bibliothèque. C'est là précisément que je souhaitais me rendre. Les rayons n'ont pas bougé. Il y a toujours le Roman mélangé avec le Théatre et la Poésie, la littérature, quoi... J'allais à la bibliothèque (rarement pour la philo...) pour ces recueils perdus dans la masse que je devais extirper. C'est marrant ces gens qui circulent dans les bibliothèques, je me souviens du temps où j'étais étudiant comme eux. Comme il a passé ! Et puis quoi ! chacun son domaine. Chez Gibert, à l'endroit habituel j'ai déniché Odile Caradec et Jean Claude Martin. J'avais pas lu Van Gogh d'Antonin Artaud, ça devrait venir. Et tu passes, tu passes, il y a plein de bouquins. Mais toi, tu sais pourquoi tu es là. La poésie à Poitiers, c'est navrant, y en a pas ! Sauf celle qui se fait bien sûr au sein des chambres d'étudiants, au café ou sur une table de bibliothèque... justement. Nous nous croyons au soleil, et nous sommes dans l'ombre. Mais quel est notre chemin ? Différent, et pourtant. Nous croyons porter un message essentiel mais personne n'écoute ou n'entend. La vie, la vie, la vie... De quoi se perdre dans ces rues. Et où est le sens ? Il y a toujours à Poitiers des gens qui font la manche. Tu t'arrêtes, tu dis n'importe quoi, tu continues. Les rues sont là, toi tu te dissous. Des étudiants qui dans dix ans reviendront et qui contempleront un vestige de leur passé. Toi tu reprends le car. Tu es déjà chez toi.

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