Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Massacre au Darfour

    Au moins 300 000 paysans ont été massacrés au Darfour par le gouvernement de Khartoum et les milices Djandjawid. Alors que le Soudan sort à peine d'un conflit de 20 ans entre rebelles du sud et gouvernement soudanais, conflit causant la mort de près de 2 millions de personnes, un massacre est en cours dans l'indifférence générale des pays dits civilisés. Ce n'est pas Jean-Pierre Pernaut qui le dit dans son JT de 13 heures ni Pujadas dans celui de 20 heures, ni Sarkozy et surtout pas les prochains candidats à la présidentielle pour qui le moment n'est pas venu de s'alarmer outre mesure des dérives du monde actuel. D'ailleurs, qui se soucie de cette guerre lointaine dont personne ne parle et qui a l'avantage de se dérouler dans un lieu non stratégique ? Attendez-vous demain à lire dans les journaux qu'un nouveau génocide a eu lieu au Darfour, après ça on ne pourra pas dire que l'on ne savait pas. Et Pernaut serait bien fin, entre un sujet sur les boîtes à lettres et un autre sur la retraite de nos chers aînés ! Est-ce qu'il ne nous prend pas pour des cons ? Ah, oui, il faudrait une prochaine guerre atomique pour que l'information à la télé dépasse l'horizon du nez de la mère Michelle qui a perdu son chat. Mais une femme violée et brûlée vive, ça n'émeut personne, ça ne fait pas un bon sujet, ça passe mal à la caméra, ça risque même de choquer la sensibilité du gars qui ne sort jamais de sa propre province sauf pour envoyer une carte postale au berger suisse de l'autre côté de la frontière ! « Elles furent violées par 60 ou 70 Djandjawid en avril 2004. Nous étions attachés aux arbres pendant qu'ils violaient les filles. Après, ils les attachèrent aussi et placèrent du coton dans leurs bouches. Le coton était gorgé d'essence. Ensuite ils ont mis le feu au coton et les ont brûlées à mort. » La misère, les viols, les tortures... ça se passe loin de chez nous ! Moi, je sais pourquoi je n'ai pas le cœur à la fête, pourquoi je ne vais jamais dans ces soirées où il faut danser sous peine d'être pris pour un individu déprimé, pas sortable, pas normal, je sais pourquoi j'ai la haine ancrée bien profond en moi ! Parce que je suis coupable ! A quand les Cahiers de doléances de retour sur le sol de la République ? En cette période de pré-élections, nous devrions tous être attentifs à ce qui se passe ailleurs ! Nous avons intérêt à élever notre regard vers ces choses que l'on cache, que l'on dissimule pour je ne sais quelle raison névrotique ! Si la politique n'est pas influencée par des idées de changement, de révolte, c'est à nous de rappeler les dirigeants à l'ordre, de faire pression pour que la voix des sans-voix soit entendue ! Les grands de ce monde n'ont rien à foutre des déchirements de chair des faibles et des innocents ! Ceux qui nous gouvernent ont tout intérêt à ne pas faire de vagues et se réjouissent en secret de notre silence ! Toi, assis ! Debout ! Toi, dans un coin, debout ! Toi qui a des choses à dire, debout ! Ne cautionnons pas la haine des imbéciles, ne supportons pas que nos lits brûlent alors que nous dormons ! Debout ! Je suis moins que rien ! Je n'ai aucun pouvoir ! Mais j'ai les yeux grands ouverts ! J'ai le pouvoir d'agir autour de moi, et cet effet sera celui de l'onde de la pierre jetée dans l'eau, elle peut aller à l'autre bout du monde ! Ne laissons pas les forêts et les enfants mourir ! Qui que nous soyons, il est toujours possible d'émettre un jour un cri et ce cri sera révolutionnaire. « Nous avons un dicton au Darfour : 'Les chiens aboient, mais le chameau s'en fiche'. Nous sommes les chiens et le reste du monde est le chameau. » Moi, je ne supporte pas de me regarder dans la glace.

  • Anticipation

    L'univers serait constitué à 99,9999 % de vide. Rajoutons donc une décimale à cet édifice extraordinaire en quelques mots inutiles et dérisoires. Moi, je dis que c'est la mort qu'il faut chercher à connaître pour nous apaiser un peu de n'être que des poussières d'étoiles. Ce sera ça notre grande découverte. En attendant, à 8 mètres de haut, on peut voir les dinosaures qui s'ébattent sur fond de nébuleuses ; l'homme est un pou à la surface de la planète. A 7 mètres de hauteur, il convient déjà de s'alarmer de la chute en cours. Passons. A 6 mètres de hauteur, le soleil se cache derrière le mur, il fait déjà assez froid, ce qui déclenche des spasmes inévitables en ces circonstances. A 5,10 mètres, l'univers bascule dans un espace à 9 dimensions ; impossible de distinguer haut, bas, envers ou endroit, les couleurs mêmes se mélangent, les sons se perdent, les sensations sont inversées et bancales. Il ne reste plus que quelques centimètres, la chute semble s'être accélérée de façon exponentielle et l'issue est plus que jamais incertaine : j'espère simplement que le gars, en bas, tient vraiment la corde, parce que, sinon, c'est la chute assurée et qui...

  • CAF à gogo

    medium_291328325_M.jpg

    « Merci de préparer votre numéro d'allocataire ou une pièce d'identité », c'est ce qui est marqué à l'entrée de la Caisse d'Allocations Familiales. Alors, il faut entrer et crier : « - Je suis poète et je veux des sous car la poésie ça fait mourir de faim » ou encore : « - Je suis un dangereux délinquant alors il me faut des sous sinon j'irai casser les voitures » ou encore : « - Je supporte plus mes parents, alors il me faut des sous pour me payer une chambre à l'hôtel » ou encore : « - Donne-moi des sous sinon je nique ta mère » ou encore : « - Je voudrais des sous s'il te plaît pour partir aux Seychelles »... Notez que vous parviendrez mieux à vos fins en affichant un grand sourire cravaté avec attaché-case et Rolex en la jouant cool : « - Salut chérie, je voudrais des sous s'il te plaît ? » Notez encore que nos hommes politiques ont bien compris la solution en piquant directement dans les caisses. Mais si vous êtes pensionnaire à  Cachan, enfant d'immigré, si vous ne vous appelez pas Jean-Pierre mais Abdel et que vous avez beaucoup de mal à cacher un bronzage avantageux, ne vous inquiétez pas : la nouvelle inquisition est là pour faire la circulation et vous dire à quelle porte aller frapper : celle de l'ANPE ou bien celle du placard à balais sous la cage d'escalier. Et soyez tranquille : des sous, il n'y en aura pas pour tout le monde donc vous pouvez rêver du sommeil de bébé dans les draps de maman. Et si vous pensez qu'un lycée, une petite bourse et de belles considérations vont faire de vous un PDG, vraiment vous vous êtes trompé de continent. Ici, il faut jouer en bourse ou au Monopoly. Si vous avez le malheur de ne pas appartenir à la bonne catégorie sociale, l'oncle Sarkozy va s'occuper de votre cas et vous botter le derrière avec les félicitations du ministère et le mot au maton. C'est vrai, quoi ! Un peu d'ordre tout de même ! Y en a qui vont aller en prison à tour de bras ! Des sous... des sous... il y a pas marqué Crédit Mutuel là, non ? Et puis tout le monde au pas ! L'oncle Nicolas va vous botter le cul ! Ah, mais moi, je suis blanc avec un nom français, pas touche, hein ! Je suis né dans le trou du monde, moi, ici ! Alors, j'ai le droit de me pointer ici et de demander : « Des sous, s'il vous plaît, la bonne charité pour vivre et nourrir mes poissons rouges. » « - Bien sûr monsieur, je vous donne des petites coupures ou les billets de 500 ça vous va ? » (Je n'ai pas osé demander toute la caisse... il faut penser un peu aux autres tout de même.)