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  • Enfermement

    Dans la cellule sombre, l’on ne voit que la lumière du couloir. Les volets sont fermés. Je suis étendu sur un matelas à même le sol. Nul objet métallique. Pas de table pour se cogner la tête, pas de chaise. C’est une après-midi en fin d’hiver. On m’a déjà fait quelques piqûres. Je ne vais pas dormir de la nuit. Quelle heure est-il ? Où sont mes parents ? Je suis enfermé dans cette chambre, après avoir déliré ce matin. Ce sont les pompiers qui m’ont emmené aux urgences. Et puis tout est allé très vite. Dans l’ambulance, j’avais envie de vomir. Ici, il y a des voix anonymes. Des blouses blanches qui me parlent. Mais qu’est-ce qu’on peut dire ? La porte est fermée. Je ne parle avec personne. Tu crois que tu peux t’envoler vers le soleil dehors ? Tu crois que ta pensée pourra défoncer ces murs ? C’est quoi un corps sur un lit ? Ca vient de l’intérieur ou ce sont des pensées que l’on t’a greffées dans le cœur ? Il n’y a pas de réponse, pas de réconfort. La tragédie de la douleur physique. Les attaques successives s’en prennent à mes organes, à mes bras, à mes jambes. Ici, je ne suis rien qu’une souffrance. La chambre close résonne de mes cris. Personne ne viendra me tirer de là. C’est ça l’isolement dans les hôpitaux psychiatriques. On tente de vous endormir avec une injection, pour calmer la bête. Et on vous enferme à double tour avec vos démons. Dans la nuit blanche, mon corps est noir. Impossible de rassembler deux pensées logiques. Toutes les théories sur l’âme humaine s’effondrent. La vie, la mort, le plaisir, la souffrance… Tout s’évanouit dans un filet d’Haldol. Il ne reste de toi qu’une hypothèse légère, qu’un gouffre où tu t’enfonces comme dans un trou noir. Le fracas dans ta tête est insupportable. Est-ce un rêve, est-ce la réalité ? Pourquoi suis-je à l’hôpital ? Parce que je sais que j’y suis. Je suis là dans cette chambre et je n’ai aucun avenir. Mon horizon, c’est le bout de la nuit. Je ne sais pas si je passerai celle-ci. Je pourrais m’endormir dans le néant. Ai-je quelque chose à faire ici ? Que seront mes pensées demain matin ? Quelqu’un hurle dans le couloir… Ce n’est pas moi ; mes cris sont silencieux. Nous sommes en mars, je crois. Peu importe. La nuit, le jour… Un homme, une femme. Il ne reste qu’une lame que je me suis fabriquée avec quelques-uns de mes neurones. Je souffre absurdement. Pas d’infirmière avec qui pleurer, je suis seul cette nuit. Demain, je serai toujours aussi malade. Il n’y a pas d’avenir. Seulement un cri, un silence. Qui sera là pour dire l’achèvement des ténèbres ?

     

  • Appel à contribution

    Mot à Maux est né d'un constat que la poésie ne pouvait pas ignorer le monde. Et souvent le monde ignore la poésie. Ce n'est pas pour autant qu'il faille se calfeutrer dans une tour d'ivoire pour ne plus regarder que son propre nombril. Mot à Maux aime faire la navette entre l'intime et l'universel, entre l'intérieur et l'extérieur, entre l'orage et le silence. La poésie est une attitude face au monde. Je recherche des attitudes plus que des qualités, des questionnements plus que des réponses. Je recherche toute écriture qui puisse être un positionnement face au monde. Ma revue n'est pas engagée mais le fruit d'un engagement. Il faut des voix pour crier la poésie et Mot à Maux est un espace où le poète trouve une libre parole, en lien avec sa vie propre, ses écrits, ses poèmes. Je mise tout sur la poésie parce que c'est ce pour quoi j'ai été formé. Ici le poète se sent libre, sans jugement, sans entraves. C'est pour cela que je publie des poètes débutants et d'autres confirmés. Lorsque je publie, je mise sur un auteur, sur une plume, un état d'esprit. Et mes choix sont subjectifs. Merci d’envoyer votre contribution pour le numéro de mars 2019 à mon adresse : brochardda85@gmail.com, et de m’aider à faire vivre la revue.

     

  • Communiqué

    Les temps changent chez Mot à Maux. Les idées suicidaires de l’été dernier sont passées. Je me suis remis de ma dépression, après avoir traversé des contrées douloureuses. Je m’étais dit que c’était la fin, et me revoilà sur la route ! Merci à tous les amis pour leur soutien, leur présence a su me ramener vers la vie. Chacun m’a donné de l’énergie pour me convaincre que Mot à Maux pouvait encore vivre. Beaucoup de choses contradictoires se sont croisées dans mon esprit. J’ai voulu reprendre la revue sur ce blog. Mais ce n’est pas le papier ! La sensation du toucher est irremplaçable. Certes, il faut beaucoup de courage, mais cela n’en vaut-il pas la peine ? J’aime Mot à Maux et le fait de découvrir de jeunes auteurs est pour moi une sensation merveilleuse. Il y a beaucoup d’humanité et de chaleur ! Beaucoup de raisons d’y croire encore. Leur merci est pour moi la meilleure des récompenses. Ainsi, puisque je ne suis pas à l’article de la mort, une nouvelle fois je fais renaître la revue papier Mot à Maux. On avait annoncé sa mort, voilà qu’elle renaît de ses cendres ! C’est mon identité même qui est en jeu ici : la revue est un prolongement naturel de mon esprit. Pouvoir se battre pour quelque chose ! Je mesure combien il est important d’avoir un lieu d’expression et la poésie est une forme de résistance face à tous les obscurantismes. J’ai la chance d’avoir cet espace. Nul n’ira chercher le poète ! C’est à lui que revient la lourde tâche de prendre la parole. Le microcosme de la poésie a besoin de tous les acteurs afin de lutter pour la promotion des poètes et de leurs ouvrages. Loin du formatage en place dans beaucoup de secteurs, il ne faut pas céder au désespoir. Il faut continuer la découverte des voix nouvelles, des énergies naissantes. Etre attentif à l’autre, à sa différence. Porter la parole des sans-grade. A quoi sert la poésie sinon à exister socialement ? J’ai modestement voulu ça pour Mot à Maux. Ma démarche n’est pas pérenne. Elle est désespérée. J’ai travaillé avec de modestes moyens. L’imprimante dont j’ai fait l’acquisition devrait me permettre d’augmenter le volume de la production. Pour ce retour, je prévois un nombre de pages réduit (qui veut aller loin ménage sa monture). Une même place sera donnée aux auteurs, avec publication de plusieurs poèmes. Rien n’est possible sans le courage et la volonté. Je me dis qu’il faut continuer, malgré la maladie et le désespoir. Mot à Maux me donne de l’énergie ; je dois accepter de grandir avec elle. Se battre pour l’expression de toutes les paroles. Ce n’est pas une idée vaine. De nombreuses personnes qui ne sont pas poètes sont en recherche de repères. Aujourd’hui où la conscience est planétaire, il est nécessaire d’aller vers d’autres horizons. La poésie permet ces rencontres. Ainsi, j’appelle les poètes à m’aider à faire vivre Mot à Maux, petite revue partie de rien mais qui doit encore grandir. J’entends être témoin de la « respiration » des auteurs et de leurs revendications. Il n’y aura pas de cahiers de doléances, de politique… Juste une parole et sa richesse intrinsèque. La liberté est la revendication de Mot à Maux. Si la santé me le permet, et à mon humble niveau, j’entends mener cette recherche avec conviction.

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    Les poètes peuvent me faire parvenir leurs poèmes par mail. Je recherche avant tout des inédits. Six ou sept poèmes en vers ou en prose et assez courts me permettent d’avoir une vue d’ensemble et de faire un choix. Mes critères de sélection sont subjectifs et motivés par la qualité du texte, sa force et sa pertinence. Il est conseillé de feuilleter la revue pour avoir un aperçu de son contenu. Merci de me contacter par mail pour commander le dernier numéro (septembre 2018). Au sommaire : Flora Delalande, Majead At'Mahel, Olivier Delaygue, Philippe Leuckx, Louis Dubost, Patrick Williamson, Mariama Khalli, Axel Sourisseau, Hervé Martin, Gérard Lemaire, Fabrice Farre, Jean-Baptiste Pedini et Georges Oucif. 

     

    Contact : brochardda85@gmail.com