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Société - Page 5

  • Curriculum vitae

    Il y a des choses que l'on doit dire, et puis, on peut se résoudre à partir. Parmi ces choses, que nous ne sommes pas sur terre pour nous laisser aliéner  dans des occupations bas de gamme qui ne riment à rien, ne signifient rien. Je pense à cette repasseuse dans mon supermarché... comment peut-on répéter tous ces gestes à longueur de journée sans broncher, sans faiblir ? Jadis, c'était le Goulag... aujourd'hui c'est encore "travailler plus pour gagner plus". Y a-t-il une limite acceptable ou c'est comme ça jusqu'à la fin ? On doit pouvoir travailler pour gagner son argent, satisfaire ses besoins journaliers et permettre ses loisirs, mais c'est quoi vivre, prendre le temps de se poser, respirer ? La plupart des gens sur la terre gagnent à peine de quoi survivre, quelques euros arrachés à force de sueur dans des travaux pénibles. Ici, les travailleurs mettent la même énergie à assurer une vie qu'ils veulent meilleure et c'est bien légitime. Le problème, c'est que les inégalités sont croissantes et abyssales entre les individus et les nations. A temps égal, les revenus entrent dans des ordres de grandeur incommensurables. Le rapport au travail ne serait-il pas alors celui du rapport à la richesse ? Il y a une question qualitative quant aux valeurs que nous donnons au travail. Quelle vie voulons-nous vivre ? Quelles richesses voulons-nous acquérir ? Que sommes-nous prêts à sacrifier pour les obtenir ? Quelle est la finalité de tout cela ? Le travail doit être une valeur partagée entre les hommes. Puisque tout est une question de flux d'énergie, inévitablement se pose le problème du partage des richesses et des ressources de la terre. Cette question de posera de façon encore plus croissante alors que les ressources sont surexploitées et que les besoins élémentaires sont de plus en plus difficiles à résorber. Ainsi, c'est tout simplement les valeurs que nous donnons à la vie qui se jouent dans la question du travail. Chaque geste porte en lui une motivation qui n'est jamais anodine. Libre à chacun de rêver de son propre cheminement de vie, d'avoir des désirs et des aspirations essentielles. Libre à chacun de se situer dans la vie. Il y a des choses qui doivent être dites avant de partir.

  • On dirait le Sud...

    Si vous êtes le patron de "Mittal Steel" et que votre chiffre d'affaire dépasse les 32 milliards de dollars, si vous êtes le premier producteur d'acier, si vous décidez de lancer une OPA contre le second "Arcelor" pour 18,6 milliards d'euros, en essayant de grignoter les marchés mondiaux afin d'étendre votre hégémonie, et si vous prenez le luxe de marier votre fille en louant Versailles, Vaux-le-Vicomte, les Tuileries et le Parc de Saint-Cloud, c'est que nous n'avons pas les mêmes valeurs. Nous sommes dans une ère où le pouvoir économique des puissants ignore les nations les plus pauvres, réduites à racler les fonds de tiroir d'un ordre mondial qui semble avoir perdu la raison. Les chiffres d'un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement datant de 1998 sont éloquents : « Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut de la Chine (1,2 milliards d'habitants). Les 225 personnes les plus riches disposent d'une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47% d'individus les plus pauvres de la planète, soit plus de 3 milliards de personnes. A l'échelle mondiale, les 20 % d'êtres humains vivant dans les pays les plus riches se partagent 86 % de la consommation privée totale. Par ailleurs, ces 20 % sont responsables de 53 % des émissions de dioxyde de carbone. » La consommation effrénée est le propre des pays industrialisés qui exploitent les richesses mondiales : « Ces 20 % les plus riches consomment 58 % du total de l'énergie mondiale, 84 % du papier utilisé dans le monde et possèdent 87 % des véhicules circulant dans le monde. » Quant à la déforestation, elle touche avant tout les pays en développement : « La demande de bois et de papier a respectivement quadruplé et quintuplé depuis 1950 et plus de la moitié du bois et près des trois quarts du papier consommés dans le monde le sont dans les pays industrialisés. » Enfin, « dans les quelques 70 pays où vivent près d'un milliard de personnes, le niveau de consommation est aujourd'hui inférieur à ce qu'il était il y a 25 ans. » Alors si vous décidez d'offrir à votre amie le nouveau téléphone "Vertu Signature Diamond", en or 18 carats, incrusté de diamants pour 33 000 euros (platine) ou 37 000 euros (or), c'est que vraiment, vraiment, nous n'avons pas les mêmes valeurs.

  • Unis-Cité

    En temps de crise, dans toutes les situations de troubles, il y a toujours un sentiment qui réapparaît : celui que les choses ne sont pas figées, qu'il n'y a pas de fatalité dans le malheur. C'est ainsi que l'on grandit, que l'on prend la mesure du débat démocratique et que la révolte devient une façon de vivre. Parce qu'il y a un grand "foutage de gueule" de la part de ceux qui sont sensés nous représenter, parce qu'on ne saurait laisser aux seuls tenants du capitalisme le droit de gouverner nos vies, l'engagement est de plus en plus nécessaire. C'est ce qui fera la différence et empêchera que l'avenir soit un désert stérile. Et dans ce domaine, toutes les actions significatives sauront trouver les échos indispensables. Il y a ici de quoi remplir toute une vie et de quoi donner un sens à ce qui n'en a pas. Ce n'est pas seulement un mode de vie, c'est aussi une façon d'être. Ne croyez donc pas ce qu'on vous raconte dans les sphères autorisées. Ne croyez pas que l'esprit n'a encore rien à faire dans votre vie et qu'il faille se soumettre. L'imagination sans borne, la faculté à se projeter est le propre de la jeunesse. L'hebdomadaire "La Vie" avait rappelé sa volonté d'un "service civil" et Monsieur Jacques Chirac l'avait largement appelé de ses vœux en novembre 2005 lors de la crise des banlieues. Un principe largement plébiscité par les jeunes, convaincus qu'il faille dès à présent s'engager et que changer la vie est une affaire de chaque instant. S'engager auprès des démunis, imaginer de nouveaux réseaux économiques susceptibles de rencontrer des besoins chez les personnes oubliées et mises à l'écart de la société, conduire des réseaux culturels dans les milieux qui en ont bien besoin, toutes ces activités se développent par exemple par l'action de l'association "Unis-Cité" qui existe depuis 1994. Il faut que l'actualité soit brûlante, que les malaises s'expriment pour qu'enfin on veuille reparler d'actions méconnues jamais relayées dans les médias. Mais quoi ! Tant que l'avidité gouvernera le monde et que les pouvoirs seront échus à quelques-uns, notre paysage intellectuel sera toujours limité par ceux qui se cachent derrière l'épaisseur noirâtre de leurs fumées. Parce que l'avancée vers la lumière ne va pas de soi et demande un effort de la part de tous ceux qui sont concernés, elle ne se fera qu'au prix de longs débats démocratiques. L'urgence de la parole, peut-être, rompra la cécité qui nous mène au tombeau.