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Mot à Maux - Page 76

  • De l'écriture comme chemin

    Jean-Jacques Nuel s'est exprimé le 14 avril sur son blog dans une préface à une éventuelle publication de ses oeuvres poétiques complètes. Si la poésie n'a été pour lui qu'un moment de sa vie littéraire, elle lui a permis de jeter les bases sur lesquelles se sont ancrées ses futures oeuvres, nouvelles et romans. J'en reproduit avec son autorisation ici quelques passages :

    "L'écriture de ces poèmes, parus chez divers éditeurs entre 1984 et 1989, m'apparaît aujourd'hui, dans la distance critique du temps, comme une époque refermée de ma vie passée, une étape qui a été nécessaire mais dont le retour est improbable."

    "Lorsque je lis, relis, ces poèmes anciens, je ne me trouve certes pas en face d'un étranger, je reconnais une part de moi-même, une parmi d'autres qui se sont tues au moment de l'écriture. Et même si cette recherche est allée très loin, dans une sorte d'ascèse de l'expression, même s'il m'arrive d'être satisfait ou heureux de nombre de ses résultats, je souffre aussi de ne présenter de moi qu'une part limitée, à laquelle les lecteurs risquent de me réduire."

    "Et cependant, la poésie, si elle a été une étape, s'est révélée fondamentale. Elle a été d'abord la joie de lecture de mon adolescence, la porte d'entrée sur la littérature, et le vrai déclencheur de mon envie d'écrire. Lorsque je me suis mis à la création, elle a été, comme plus tard les aphorismes auxquels j'allais sacrifier aussi sur une période limitée, une école de rigueur et de densité. Sans ces premiers textes, sans ces premières publications, sans la confiance que m'ont accordée alors des éditeurs, je n'aurais pas continué ni progressé dans ma voie."

    Chacun, nous vivons une aventure, une quête, qui s'avère différente. Certains n'écrivent pas , ou plus, d'autres beaucoup ou pas assez. Mais l'écriture, l'aventure du langage, est comme une porte abouchée à la réalité. Cet au-delà qui est aussi l'envers et l'endroit de cette réalité ne s'exprime pas d'une manière uniforme. Elle est une façon personnelle de ressentir le monde. L'écrivain est sur cette double posture. Il peut appréhender les mots d'une manière personnelle, novatrice.

    Comme le montre Jean-Jacques Nuel, cette métamorphose de l'esprit peut prendre plusieurs formes. Si la poésie répond à une même soif de désir et de réalisation, chacun éprouve sa vie d'une façon différente. C'est précisément cette richesse qui fait de la poésie un mode d'expression universel. Qu'est-ce que l'écriture sinon une cristallisation de soi, de ses émotions, de ses interrogations, de ses croyances ? Et que nous apporte l'écriture, sinon une conscience de soi, de ses possibilités et de ses limites ?

    Si le rôle de l'écrivain est d'apporter des repères, il est louable que ces repères puissent dans la vie épouser plusieurs formes.

    La poésie, le roman, la nouvelle sont des formes particulières de l'expression. Si Jean-Jacques Nuel a connu et en connaît plusieurs formes il se tient tout simplement sur la voie de ceux pour qui la littérature est un moyen d'émancipation. C'est cela qui fait de son oeuvre et de ses convictions un chemin et une unité aussi particulière.

  • Alerte aux microbes !

    J'en reçois depuis quelques temps, ma bibliothèque est infestée de microbes. Et comme mon micro est infesté de virus, je peux dire que je n'ai pas de chance avec les maladies. Mais non, je parle de Microbe cette revue 16 pages format carte postale ! Des textes corrosifs qui posent un peu la question de l'utilité de la littérature. Disons que pour nous elle est tout et que c'est pour ça que l'on ne peut s'en passer. Mais peut-on se passer de tout ? non, c'est pour cela que nous écrivons, nous comblons l'espace qui nous sépare de l'infini et c'est ce qui fait notre richesse. Pour Microbe c'est pareil, l'irrévérence produit des textes courts au pouvoir assez puissant. Pas mal de provoc, chacun s'en donne à cœur joie... mais le mieux c'est d'y aller voir... si vous n'avez pas peur des microbes. C'est ficelé par Paul Guiot et Eric Dejaeger et disponible à Launoy 4, (B-) 6230 Pont-à-Celles (Belgique). rvmicrobe@yahoo.fr

    abonnement : 10 n° 12 euros / 10 n° + 5 Mi(ni)crobes 17 euros

    Les Mi(ni)crobes sont des plaquettes proposant des textes d'un seul auteur.

  • Dur métier !

    Qu'est-ce que la qualité ? Cette question rejoint celle du sens de l'écriture. Pourquoi écrit-on ? Il est évident que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Chacun dans son univers estime exprimer des choses importantes. Et tout est important ! Vous lever le matin est important, bosser dur est important, bouffer est important ! Mais nul n'est le centre du monde. J'essaie lorsque je lis un texte qui m'arrive de dégager une première impression, essentielle, je peux le dire à la survie du texte ! J'ai pour principe de tout lire. Et parfois je dois dire non. Puis je me pose la question du sens : vers quoi m'emmène le poème ? Quel message important veut-il me délivrer ? Pourquoi est-ce si différent de tant d'autres poèmes avant lui ? Et je cherche des voix nouvelles, singulières. Je ne suis pas d'une sélection très rude ! Mais je dois bien me fixer certains critères. Parmi ces critères, il y a celui du message, vous l'aurez compris - non que je sois un poète engagé (et encore...) mais que livrer des pistes pour appréhender le monde actuel est un des buts essentiels que j'ai donné à Mot à Maux. Oui, il y aura sélection. Il y aura des déçus qui s'en iront grincheux... J'essaie toujours de faire tendre l'esprit de la revue vers cet engagement existentiel et vital et cela suppose de faire des choix. Cela ne veut pas dire qu'un texte est mauvais, cela veut dire que dans ce numéro je réserve ma sélection pour des textes plus exigeants qui seront plus à même de parler de ces repères que je cherche tant. Qu'est-ce que la qualité ? Il n'y a pas de définition. Il y a un certain état d'esprit vers lequel faire tendre le poème. La création d'une revue impose de se donner quelques critères. Je ne cherche pas le nouveau Rimbaud, je n'ai pas pour charge de dénicher le poète génial méconnu et malheureux. Je cherche à se faire rencontrer des personnes persuadées que la poésie peut véritablement devenir une voix majeure. Je serai injuste et partial, cependant mes choix seront toujours orientés vers un souci intransigeant de qualité. Je retiendrai toujours le meilleur de ce que je trouve, si je fais des déçus j'espère que nul ne m'en tiendra rigueur. Je ne donnerai donc aucune définition de la qualité. Je poserai simplement comme principe le droit du choix subjectif et pourtant orienté de la publication. Merci de me faire parvenir vos contributions. Vous pouvez être sûr que tout sera lu et apprécié. Je ne suis juge en rien. Je ne suis pas une école. Dans mes modestes possibilités je cherche à exprimer un choix parmi les meilleurs. J'espère que le lecteur saura exprimer en temps voulu sa satisfaction.