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La revue des revues - Page 4

  • Microbe n°30

    Recevoir un Microbe et le lire c'est toujours une aventure. C'est un peu comme ces rêves que l'on fait, comme combler un puzzle incomplet avec une pièce qui est trois fois trop grande ou tenter d'envoyer une lettre à quelqu'un qui n'existe pas. On se frotte toujours à ces questions absurdes et sans réponses. Souvent, se réveiller apporte la meilleur solution à cette angoisse. Le réel sensé vaut mieux qu'un rêve absurde. C'est à quelques-unes de ces questions qu'une dizaine d'écrivains tente de répondre. Comme en rêve, la réponse ne semble jamais convenir... ou alors c'est la question qui est idiote, l'écrivain étant alors celui qui donne sens à quelque chose qui paraît insensé. Toute la condition de l'homme est là, je crois... A la question 02 - " Quelle est la valeur d'un CD gravé par Félicien Rops ? " Patrice Maltaverne répond : "La valeur d'un CD gravé par Félicien Rops est égale à la racine carrée de Pie XII multipliée par la masse de Jean-Paul II." A la question 08 - " Quand il n'y aura plus d'eau potable, comment boirez-vous le pastis ? " Pierre Autin-Grenier répond : " Dans un verre." A la question très métaphysique 18 - " A quoi sert une horloge intemporelle ? " Roger Lahu répond : " A retenir son dernier souffle." Vous aussi si vous avez en tête des questions qui demeurent sans réponses ou des interrogations qui vous paraissent remettre en doute un pan ou une façade de votre vie, lisez Microbe et imaginez vos propres réactions, mettez un point d'honneur à concevoir l'absurde et sortez des sentiers battus et de ceux de vos rêves. Rendez-vous chez Eric Dejaeger et Paul Guiot à Launoy 4, (B-) 6230 Pont-à-Celles (Belgique). rvmicrobe@yahoo.fr

  • Traction-Brabant n°8

    J'ai fait l'expérience : on lit moins bien Traction-Brabant en écoutant Nathalie Imbruglia que dans le silence. Ce n'est pas parce que son agrafeuse fonctionne mal que la revue pourrait être incomprise, mais parce que certaines personnes ont tout intérêt à étouffer dans le silence le discours subversif et révolutionnaire du camarade Maltaverne. Etre singulier n'a jamais été bien vu, c'est que la forme fait peur, un homme sans cravate sera plus facilement soupçonné d'être un dangereux anarchiste. Traction-Brabant c'est tout le contraire. La revue ne casse pas ! Elle désorganise pour mieux reconstruire. Elle gratte la plaie pour en faire ressortir le pus et propose une thérapie là où la société voudrait faire de nos vies un tissu uniforme. La désorganisation est donc apparence, tout comme l'uniformisation est un leurre pour rassurer le plus riche et maintenir un pouvoir. La revue de Maltaverne opère donc adroitement aux frontières du surréalisme, et nous offre une liberté de ton, un renouveau de la parole. Evidemment dans l'horizon formaté des médias actuels, l'entreprise de Maltaverne ne peut que passer inaperçue. C'est toujours ceux qui ont quelque chose à dire qui sont les moins écoutés, on leur met la camisole. Plus que jamais ce numéro 8 pose les questions essentielles : comment parler, comment être perçu, entendu et même écouté ? Quelle langue tenir ? Dans quel but ? Et qui sont les interlocuteurs ? De toutes les revues que je puis lire, Traction-Brabant me semble être une des plus créatives. Je souhaite que cette entreprise demeure, qu'elle soit lue et supportée, par sa volonté de faire entendre un autre langage !

    Extraits :

    "Quoi ?
    Après avoir été miraculeusement retrouvée par Rimbaud, l'Eternité est depuis lors fermée pour cause d'inventaire. Archéologues, métaphysiciens et historiens y passent des nuits blanches
    ." (Pierre Trefois)


    "Moi / monsieur / j'ai vu des soldats bleus / casser des noix / sur un arbre / avec une lune verte / dans l'oreille gauche / des sapins fous sur le dos / et des cierges mauves dans la poche" (Pascal Ulrich)

    Traction-Brabant : POéZINE DE RéVOLTE IRRéGULIèRE FAIT MAISON
    Patrice Maltaverne : Résidence de la Cure d'Air-Bat D1 / 16 rue de la Côte / 54000 Nancy
    p.maltaverne@wanadoo.fr

  • "Eglogues printanières", Jean Dif

    Dans "Eglogues printanières" Jean Dif nous emmène au-delà de nos murs, dans un coin qui pourrait être partout et qui nous dit qu'il existe un autre ailleurs où le rythme de la vie est bercé par une autre nature, bien loin du béton et du vacarme du métro. Ces petits poèmes pastoraux nous chantent le temps d'un printemps la féerie de germinal, l'épanouissement de floréal, la douceur prairiale et cultivent en nous les Versets du potager, autant de moments pour dire une nature foisonnante emprunte d'une âme qui s'insinue de la terre à la cime, dans toutes les feuilles, sur les pétales des plus belles fleurs. La nature entière est généreuse, vie, sens et symboles, ainsi "La sève est l'ascenseur des sources" ; "il est des fleurs pareilles à des bougies / qui retiendraient leurs larmes". Mais la poésie n'est pas "une dent de sagesse", la nature dans toute sa beauté nous rappelle que l'être est fragile : "Diamant reflet du vide / lucidité de l'obscur / sous la dureté la blessure". "La mort traite l'homme en fourrage" et il a droit à plus de compassion. Comme le jardin qui prospère, l'homme est en attente de désirs et de vie. Jean Dif nous dit : "Le baiser est une blessure qui se ferme". La nature est bien plus qu'un écosystème, elle est la prospérité du sens et l'expression de la vitalité de l'homme. Derrière chaque arbre est un être, derrière chaque mot est un sens. Et comme il est dit : "En s'absentant de soi on gagne en plénitude / tel est l'enseignement du parfum de la fleur / même la plus infime."

    Encres Vives / collection Encres Blanches / éditeur : Michel Cosem, 2 allée des Allobroges / 31770 Colomiers / mars 2005.