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Mot à Maux - Page 23

  • Mot à Maux - le blog

    Hier encore je me disais que c’était la fin. Les idées noires prenantes m’avaient écarté du chemin de la vie. La revue me demandait beaucoup d’énergie, pas que je manque de forces, mais parce qu’elle interférait avec mon état mental. Un état de profonde dépression mêlée de joie de vivre et de désir de mourir. Je me suis raccroché à la revue comme un mort de faim, mais cette période de mal-être a vu ma motivation diminuer. J’étais pourtant bien parti avec Mot à Maux. La revue aurait pu perdurer et grandir. Mais il y a eu les questions de l’impression, de l’envoi, de l’affranchissement. Il fallait trouver un système pérenne que je n’ai pas réussi à inventer. D’où la question des timbres et de l’envoi gratuit. C’était inhabituel, en rapport avec mes convictions. Il y avait la revue et moi. J’ai aimé Mot à Maux parce qu’elle m’a permis de rencontrer beaucoup de jeunes auteurs. J’ai aimé proposer un espace à ceux dont j’ai aimé les poèmes. Avoir le sentiment de véhiculer la parole. La revue était une belle utopie. Je n’avais pas mesuré le travail. Faire ça seul, à l’aide d’une photocopieuse… en mai, cela ne me faisait pas peur, aujourd’hui la tâche est devenue trop lourde. Alors, voyons… au lieu de tout arrêter, je propose de reprendre la revue sur ce blog. Je ne tiens pas à faire une revue en ligne au format pdf. Je propose aux auteurs de publier leurs poèmes sur ce blog. C’est la fin de la revue papier. Ce ne sera pas une revue Internet. Juste un blog ! Un revuiste me disait qu’il y a deux difficultés à animer une revue : l’argent et l’énergie que cela demande. J’avais cru répondre à la question de l’argent. Quant à l’énergie… J’avoue qu’une revue papier est un pari et une motivation qui demande une attention journalière. Une revue est un lien entre auteurs et lecteurs - où chacun trouve sa place - débutants et confirmés. C’est essentiel pour la littérature. J’ai commencé par la publication en revue, après avoir été victime d’une mauvaise souscription. J’ai voulu à mon tour créer une revue. J’ai connu beaucoup de revuistes jeunes comme moi, dont certains ont arrêté. D’autres continuent avec courage. Je suis triste de mettre la clef sous la porte. Pour faire vivre Mot à Maux, j’appelle désormais les poètes à m’envoyer 6 ou 7 poèmes assez courts. Je publierai les meilleurs (à mon goût). Je publierai un poème par auteur sélectionné. Je garderai ainsi un lien avec Mot à Maux, en suivant la même ligne éditoriale. « Un souffle, un cri, un engagement, une respiration… » Aujourd’hui est un tournant pour Mot à Maux. J’ai hâte de lire vos poèmes.

    Daniel Brochard

     

  • La révolte

    Se révolter, c’est accepter d’être différent. C’est être prêt à être mis à la marge, quand la plupart des gens n’ont qu’un sentiment de résignation et de fatalisme. Si tout va bien, on vous montrera du doigt, au pire vous serez accusé de vivre dans un autre monde, de vouloir mettre le désordre. C’est qu’on ne touche pas aux habitudes, au conformisme. On ne remet pas en cause la bonne tranquillité des gens. On vous dira que votre révolte est une passade adolescente, une mauvaise habitude juvénile qui vous discréditera immédiatement. Quelle crédibilité avez-vous dans ce monde embourbé dans l’argent et le pouvoir ? Vous vouliez réagir un peu à ce marasme quotidien, vous défouler sur vos voisins racistes… et pourquoi ne fermeriez-vous pas votre gueule ? Pourquoi n’iriez-vous pas voir ailleurs si les esquimaux y sont ? Dans une autre vie, j’aurais pu être voyou, délinquant récidiviste. J’aurai eu un cran d’arrêt, une cagoule. La police me courrait après. Quel honneur que cette distinction ! Tant de policiers à mes trousses ! « Vous en avez marre de cette bande de racailles… Eh bien, on va vous en débarrasser ! » Voilà ce que j’entendrais à ma fenêtre, voilà le programme, le travail à accomplir. On parle aux gens comme à des chiens. Vous n’aviez qu’à pas être pauvres, immigrés, étrangers, adolescents ! « C’est à moi que tu parles ? » disait-il dans ce film, face au miroir. On refuse d’entendre la différence parce que cela remet en cause notre pauvre tranquillité ! Quel crédit avez-vous ? Vous serez une image, une caricature. Un fétu de paille métallique, moins que rien. Les voitures brûleront… « Il faut envoyer la police, l’armée, les réservistes ! » Faire le ménage, quoi ! Voilà comme on parle au poète aujourd’hui ! Voilà l’intérêt qu’on porte à un jeune poète de dix-sept ans ! Et vous vouliez écrire de la poésie ? Ah ! Ah ! Ah ! « Commence par trouver du boulot avant de rêver à gagner des millions ! » Sur son balcon, le poète se posera la question de sa légitimité, ayant fait quelques études… s’interrogera sur sa place dans son quartier, parmi ses camarades. Tout est toujours question de point de vue, de camp, de territoire… Et la haine répond à la haine. « Mieux vaut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde », se répétera-t-il avec insistance. Mieux vaut que je ferme ma gueule. Si c’est pour être pris pour un voyou ! Je reconnais en mes frères ma légitimité. Je sais où sont mes amis. Alors qu’on me refuse le droit de parler, je me sens proche de l’opprimé, de l’expatrié, de l’étranger. Je revendique ce droit à la différence, à la parole, à la colère ! Parce que je ne suis pas un ringard, malgré tous vos jugements ! Je sais où sont les priorités, je sais où est mon combat. Dans la parole libérée, loin de toutes entraves.

  • Halte au compte d'auteur !

    Des prestataires de services ont instrumentalisé l’édition, voyant dans cette pratique un intérêt purement économique. Le profit est ce qui intéresse ces pseudo-éditeurs, sous couvert de légitimité et de bons services apportés aux auteurs peu regardant. Pour eux, l’état de l’édition actuel justifie la pratique de l’auteur/payeur. Aucun risque pris dans cette entreprise. Tous les bénéfices sont rentrants ! Et si cela ne se vend pas, on aura recours au pilon ! Vous me direz : où est le mal ? Les auteurs y trouvent leur compte ! Et c’est bien le principal. Mon but est de dénoncer une pratique abusive basée sur le mensonge et l’exploitation de la naïveté. Les auteurs, aveuglés par le narcissisme, pavanent fièrement avec leur bouquin formaté, quand ils ne sont pas bourrés de fautes et d’imperfections ! On vous promet la lune, du moins quelque retour des « tenants » de l’édition actuel, les revues, les magazines, les journaux, les radios ! Tartempion est fier de publier son livre quand tant d’autres galèrent avec leur manuscrit, quand toutes les portes se ferment ! Facilité, rapidité, rentabilité, la machine est bien huilée. On vous promet tout, on vous fait des bons, des calculs, des réductions… pourvu que l’argent rentre ! Moi, je ne veux pas d’un tel système où le livre est une marchandise, un produit comme un autre. Je lance ce cri d’alarme afin que le public soit sensibilisé à la question du compte d’auteur, un phénomène tu et pourtant largement répandu. Cette pratique est légale, mon seul but est de dénoncer la supercherie. Les auteurs paieront de leur argent une édition approximative qui n’aura de retentissement nulle part, croyant pourtant bien faire, appâtés par la facilité déconcertante de cette publication. Aucune issue, ce genre de pratique est un suicide littéraire. C’est que chacun veut sa minute de célébrité ! Sa gloire ! Naïveté de se croire irremplaçable, lésé par l’édition traditionnelle, méconnu à tord… Les motivations sont nombreuses concernant le compte d’auteur. Alors, on fait quoi ? On ferme les yeux ? Tant pis ou tant mieux pour les auteurs !