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  • NGC 584

    Comme l'histoire de la Terre, la vie est faite de temps différents qui se succèdent. La poésie est un temps, elle aussi. Comment naît-elle, vit puis meurt... nul ne le sait. Nul ne connaît les réponses ; nous ne faisons que traverser la vie dans des dimensions multiples et variées. La vie est comme un arbre dont les racines plongent dans un passé tumultueux, fortifient les branches... nul ne connaît le destin des arbres. Tout est dans la croissance renouvelée du végétal. En regardant la mer, imagine-t-on que cette eau est venue de centaines de millions d'années, apportée vraisemblablement par des météores ? Imagine-t-on l'éternité qu'il a fallu pour former les premières bactéries, les premiers organismes ? Et maintenant on pourrait tout saccager simplement en claquant des doigts ! N'est-ce pas effrayant ? Regarder à court terme c'est oublier les miracles qu'il a fallu pour que nous soyons au monde. C'est vertigineux. Alors, un poème, c'est tout simplement parier un instant sur quelque chose de merveilleux dans nos vies. C'est s'affranchir d'une aliénation, de cette tendance à s'emballer pour des choses désuètes et sans valeur. Quelles priorités donnons-nous aux choses ? Quelles sont nos attentes, nos envies ? Dans ce temps si court qu'est la vie, que voulons-nous transmettre à nos enfants ? Que souhaitons-nous, simplement, comme vie ? L'histoire humaine s'exprime dans la poésie, ce moyen privilégié que nous avons pour nous élever un peu des marasmes de notre quotidien. Enlever cette énergie, ne pas regarder autour de soi, c'est scier l'arbre à la racine ! L'histoire de la Terre remonte à des temps immémoriaux, la vie s'écoule d'une façon condensée depuis des millénaires, nul ne sait quelle sera l'irrémédiable fin.

  • L'absolu, quand même

    C'est un peu l'effet des temps, Mot à Maux s'est attaché à être au plus près de l'actualité. Pour ceux qui prendraient le train en route, il s'agit bel et bien d'un blog consacré à la poésie. Mais les notes présentes ne sont pas de la poésie : des articles de presse ? oui, peut-être. La poésie part d'une aspiration irrationnelle à se situer dans le monde, elle est déterminée par des manques, une impossibilité à se passer des mots, à échapper à soi-même aussi. Un article, quant à lui, échappe à toute détermination. Parce que certaines questions resteront à jamais sans réponse, il est bon, quand même, de chercher à comprendre, d'apaiser l'agitation qui naît du sentiment de l'absurde. Lorsqu'un individu ou un peuple décide de prendre la plume, c'est parce que ce besoin est irrépressible, qu'il concerne soi et l'avenir. La poésie, ainsi, sera toujours l'expression de la révolte et de la liberté. Elle se confondra avec le journalisme, avec l'engagement politique et les aspirations sociales. Ecriture-artisanat, mouvement d'insecte, il y a quand même dans la poésie ce cri silencieux, ce manque fondamental de réponses. Je l'éprouve, chaque jour au cœur de ma vie. Un manque comblé par cette recherche incessante ! Mais puisqu'il faut bien se résoudre à abandonner les réponses, continuons sur ces chemins multiples, les séparations entre les disciplines ne sont qu'un voile transparent et mensonger. Je continuerai à m'attacher au monde qui m'entoure. C'est ainsi que je peux, un instant, faire reculer l'absurde. C'est ainsi que je peux, un instant, me rapprocher du mystère du monde.

  • On dirait le Sud...

    Si vous êtes le patron de "Mittal Steel" et que votre chiffre d'affaire dépasse les 32 milliards de dollars, si vous êtes le premier producteur d'acier, si vous décidez de lancer une OPA contre le second "Arcelor" pour 18,6 milliards d'euros, en essayant de grignoter les marchés mondiaux afin d'étendre votre hégémonie, et si vous prenez le luxe de marier votre fille en louant Versailles, Vaux-le-Vicomte, les Tuileries et le Parc de Saint-Cloud, c'est que nous n'avons pas les mêmes valeurs. Nous sommes dans une ère où le pouvoir économique des puissants ignore les nations les plus pauvres, réduites à racler les fonds de tiroir d'un ordre mondial qui semble avoir perdu la raison. Les chiffres d'un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement datant de 1998 sont éloquents : « Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut de la Chine (1,2 milliards d'habitants). Les 225 personnes les plus riches disposent d'une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47% d'individus les plus pauvres de la planète, soit plus de 3 milliards de personnes. A l'échelle mondiale, les 20 % d'êtres humains vivant dans les pays les plus riches se partagent 86 % de la consommation privée totale. Par ailleurs, ces 20 % sont responsables de 53 % des émissions de dioxyde de carbone. » La consommation effrénée est le propre des pays industrialisés qui exploitent les richesses mondiales : « Ces 20 % les plus riches consomment 58 % du total de l'énergie mondiale, 84 % du papier utilisé dans le monde et possèdent 87 % des véhicules circulant dans le monde. » Quant à la déforestation, elle touche avant tout les pays en développement : « La demande de bois et de papier a respectivement quadruplé et quintuplé depuis 1950 et plus de la moitié du bois et près des trois quarts du papier consommés dans le monde le sont dans les pays industrialisés. » Enfin, « dans les quelques 70 pays où vivent près d'un milliard de personnes, le niveau de consommation est aujourd'hui inférieur à ce qu'il était il y a 25 ans. » Alors si vous décidez d'offrir à votre amie le nouveau téléphone "Vertu Signature Diamond", en or 18 carats, incrusté de diamants pour 33 000 euros (platine) ou 37 000 euros (or), c'est que vraiment, vraiment, nous n'avons pas les mêmes valeurs.