Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lectures - Page 9

  • "Les jours où les roses sont à moitié roses", Philippe Bray

    Je reçois ce livre de Philippe Bray paru aux éditions Poiêtês où se trame une sensibilité à fleur de peau, une volonté de revenir aux choses simples, à la nature, à la rêverie, à l'imaginaire. Simples ? oui, mais tellement ancrées en chacun de nous. L'amour, la contemplation, la distance au monde forment le caractère de ce recueil qui est aussi une réflexion personnelle sur la valeur des choses à vivre dans un monde accablé par la vitesse et qui nie si parfaitement l'individu. L'individu c'est aussi le questionnement sur la valeur du message, sur le sens à donner à chaque chose. Parler, penser, se situer par rapport aux autres, s'assumer enfin ne sont pas des choses acquises mais que le poète apprend peu à peu à maîtriser. "A quoi ça sert un poème, aujourd'hui ?" se demande-t-il. Peut-être tout simplement à exister, et c'est déjà pas mal. "Les jours où les roses sont à moitié roses" posent la question de l'identité du poète et de la place de son entreprise dans le monde actuel. La poésie de Philippe Bray est toute emprunte de romantisme et de mélancolie, elle correspond sûrement à un souffle actuel par sa sensibilité. Le site des éditions est à cette adresse : http://webplaza.pt.lu/~lfels/Poietes/Shop/ où le recueil peut être commandé.

  • "Corpus", Jean Gédéon

    En ces temps d'examens du baccalauréat, Mot à Maux inaugure sa rubrique consacrée au comptes-rendus de lectures. Emmanuel Berland me propose avec amitié le dernier Hélices, « Corpus » de Jean Gédéon. Ainsi le mot est-il défini dans le Larousse : « corpus : Ensemble de documents servant de base à la description ou à l'étude d'un phénomène. » Il est aussi un « Recueil concernant une même matière. » Il va sans dire que toute lecture est une interprétation. L'éclairage suivant m'est tout à fait personnel. Si le poème fait appel à la sensibilité de chacun il en exprime quand même une vérité commune. C'est avec cette conviction que j'ai lu ce recueil. Ici le poète rêve plus qu'il n'est « Dans les lueurs intermittentes / de la folie ordinaire. » Il inspecte son âme... Si l'homme est hanté par les monstres il est aussi un ange dont l'élévation est sans cesse menacée par la chute. L'être assiste à son propre sommeil, s'il rêve « de calme et de sérénité », il est aussi celui où se noient « dans l'antichambre les rêves du passeur. » Face à la mort et à ses mystères l'écriture poétique est la seule capable de maintenir l'élévation. A travers l'utilisation des symboles, Jean Gédéon redéfinit l'espace de la vie quotidienne, redessine les cartes de l'imaginaire et permet l'expression d'images étonnantes : « L'air agité de branches frissonne en toi / comme une fièvre. » ; « Avant d'un dernier souffle éteindre la bougie » ; « Et tu envies les morts à l'ombre des platanes. » Etre enfin lui-même est le rêve du poète, est-ce un rêve impossible ? Face aux explosions du soleil, aux coups de foudres, à l' « Oublieuse mémoire » le poète est celui dont les mots permettent de marcher vers la lumière. Dès lors, il est celui qui « Cherchant ce talisman qui ouvre la porte de l'invisible » est capable de parvenir à « l'ultime diérèse », à la réalisation du Corpus.