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Lectures - Page 7

  • "La révolte", Max Philippe Morel

    Dernière ligne droite avant Noël, ses cadeaux et le passage vers la nouvelle année. On va penser à soi et à ceux que l'on aime. Et puis la misère à la télévision, lointaine, si lointaine. A la fenêtre, ça brûle. Dans l'escalier, les enfants pleurent, ils ont appris à l'école qu'en Amazonie, on coupait les arbres, et le platane en face de chez eux brûle comme un feu de forêt à la télévision. La maîtresse n'est pas gentille, et puis les copains mettent des violents coups de pieds dans leur cartable. Bienvenue sur la Terre ! Tableau des départs et des arrivées... chacun son itinéraire. Les enfants ont grandi. Il y a toujours les mêmes conneries à la télévision. Il s'est mis à écrire. Décembre 2005. Je reçois ce recueil de Max Philippe Morel qu'il m'adresse amicalement. Une auto-édition qui fait plaisir. Une contribution dans la foule des anonymes. Une lutte des gens ordinaires. Révolte. "Elle est ma seule morale (...) / car la vie / sans elle / n'est pas / la vie." La révolte est celle " qui court / dans le jardin de mon enfance." Il est dit, plus loin, que de la révolte on doit en payer le prix. La faire sienne est un exercice de tous les jours, on la devine, on la découvre. Elle est "présente et absente" à chaque moment de notre vie. Car la révolte est affaire de cœur, d'amour, d'humilité. Une force qui inonde la vie à chaque instant, un arbre qui prend racine au plus profond de l'être et qui grandit en se fortifiant. "Elle", "dard dans la peau / taureau dans l'arène / bombe dans la vie." Une force qui brûle les doigts, qui dévore, qui sommeille inlassablement, puis qui se réveille pour celui qui sait la regarder. "Révolte" est un petit recueil qui met la métaphysique quotidienne au service de la vie, qui rend palpable d'engagement perpétuel de ceux qui sont à ses côtés. Cette poésie est en accord avec les préceptes les plus importants de la vie et de la liberté. Elle porte sens. Une nouvelle preuve que la poésie sera toujours "en avant".

    "La révolte", Max Philippe Morel. Auto-édition, 1986. Réédition 2005.

  • " L'arrivée d'Internet est une bénédiction" , Libres paroles

    "L'arrivée d'Internet est une bénédiction". Voici un texte, paru sur le site http://revue.hauteurs.free.fr/  qui a le mérite de poser une idée claire. Pour ceux qui sont régulièrement confrontés à la question de l'utilité de l'écriture voici un apport tout à fait intéressant. Faut-il être malheureux pour écrire, seul, désespéré ? Si comme le disait Chateaubriand "aux yeux de l'avenir il n'y a de beau que les existences malheureuses", faut-il désirer pour autant que tous les auteurs soient malheureux et maudits ? Jean Plasmans a choisi et ne peut plus écrire sous l'influence de l'incertitude et de l'angoisse. Il est sûr que l'angoisse est effrayante, autant que le vide. Mais écrire en étant tout à fait heureux ? Et quoi dire ? "Je t'aime, il fait beau" ? Non, le malheur procure toujours cet avantage que l'artiste possède là une base solide sur laquelle bâtir une oeuvre. C'est la sensation de n'avoir plus rien à dire qui tue l'œuvre, et quoi dire si l'on est tout à fait heureux ? Pour écrire il faut donc se positionner face au malheur. Résoudre les contradictions sans avoir la sensation permanente de ce manque du malheur en soi. Les hommes sont suffisamment malheureux, il n'est pas nécessaire d'apporter de nouvelles tortures. Le mal est là parmi nous, nous avons suffisamment à dire. Internet permet à chacun d'avoir une fenêtre à soi sur le monde. Il échappe à l'activité mercantile et aux "bâillonneurs de tout poil". Par ailleurs, Internet pourrait-il tuer le livre ? Internet est-il un réservoir de non-qualité, de débauche et d'analphabétisme ? Voilà une angoisse que certains acteurs du livre doivent légitimement avoir. Et si tout à coup on ne lisait plus ? Si on n'achetait plus de livres ? Ce serait la fin de siècles d'évolution et de progrès chèrement acquis à la liberté, une tradition de la langue française ! Angoisse encore ! Rassurons-nous Internet ne sera pas le fossoyeur de la littérature. Au contraire, ce nouveau moyen d'expression permettra la démocratisation encore nécessaire d'une édition qui croule sous les factures, sous le couperet permanent des non-lecteurs. La poésie n'a pas attendu Internet pour ne pas se vendre ! Il faudrait rechercher la cause ailleurs, peut-être dans l'appauvrissement de certains médias d'expression, dans la nécessité de vivre à toute vitesse et sans le recul de l'interrogation. Internet permettra aux acteurs de n'être plus seuls, isolés, malheureux, cela permettra un renouveau de la liberté d'expression et non son anéantissement. La médiocrité sera vite balayée, les sites à contenus sortiront toujours la tête de l'eau. Accuser Internet d'être un repaire de cancres peut s'appliquer à une certaine tendance, pas lorsqu'il s'agit de défendre la liberté d'expression et la richesse de la culture. Accuser Internet de monopoliser les esprits, d'exercer sur eux un lavage de cerveau, c'est oublier tous les progrès, toutes les rencontres, tout l'apport qu'il peut représenter dans bien des domaines. La poésie n'est pas seule, il y a la culture sous ses différents aspects, la liberté de chacun d'occuper le village planétaire. La poésie, comme tout autre activité est représentée sur Internet. Elle ne sera pas sa propre fin. Au contraire, cela sera une expérience qui lui permettra de grandir, de s'affirmer sous toutes ses formes. L'angoisse humaine continuera d'exister avec ou sans Internet. Peut-être celui-ci permettra-t-il une meilleure expression de la production et de l'intelligence. Lecture : " L'arrivée d'Internet est une bénédiction" sur le site :

    http://revue.hauteurs.free.fr/  

  • "Derrière la vitre", Paul Kodama

    Paul Kodama, après "La nuit du chômeur" dont j'ai publié un extrait dans le n°1 de la revue, revient sur le site Hache avec "Derrière la vitre". Un texte fort qui nous invite à faire un peu de géographie, l'auteur habitant en Bolivie, sa nouvelle est une photographie de la vie sociale de ce pays tourmenté par la corruption. Le texte est écrit sous la forme d'un tableau, comme pour mieux énumérer les malheurs du quotidien, pour nous en dresser une liste. Le ton est celui d'un homme conscient de la réalité, plein d'ironie et de critique à l'endroit de la société dont il dénonce les travers. Prostitution, drogue, délinquance, chômage, répression armée, et toujours la présence du sang à la télévision, cette même télévision qui nous fait miroiter les bienfaits du capitalisme... Mais la réalité est bien loin du rêve, le capitalisme connaît ses revers, son influence se fait fortement ressentir au travers de la corruption. L'art ici est montré comme un commerce et la littérature un rêve bien éloigné. C'est le réel, les travers d'une société et d'un système que Paul Kodama veut nous montrer à la façon d'un journaliste à travers son reportage. Le texte laisse beaucoup de blancs, à nous de les compléter, de faire l'addition, de tirer des statistiques. Cette forme d'écriture n'est pas un jeu, elle est une façon de marteler dans les esprits une misère sociale et la violence d'un pays. Elle nous invite à nous impliquer nous même, à en retrouver les causes, à tirer des hypothèses, à émettre des avis. Cette écriture est un engagement, elle est au plus près de la réalité. Le style de Paul Kodama est celui de tout artiste, il est une cristallisation, une synthèse, un regard dont on ne saurait ressortir indemne. "Derrière la vitre", derrière l'écran ou au volant d'une voiture, le regard de Paul Kodama est aussi une interrogation sur notre propre regard.

    Adresse du site Hache : http://www.dtext.com/hache/