Dernière ligne droite avant Noël, ses cadeaux et le passage vers la nouvelle année. On va penser à soi et à ceux que l'on aime. Et puis la misère à la télévision, lointaine, si lointaine. A la fenêtre, ça brûle. Dans l'escalier, les enfants pleurent, ils ont appris à l'école qu'en Amazonie, on coupait les arbres, et le platane en face de chez eux brûle comme un feu de forêt à la télévision. La maîtresse n'est pas gentille, et puis les copains mettent des violents coups de pieds dans leur cartable. Bienvenue sur la Terre ! Tableau des départs et des arrivées... chacun son itinéraire. Les enfants ont grandi. Il y a toujours les mêmes conneries à la télévision. Il s'est mis à écrire. Décembre 2005. Je reçois ce recueil de Max Philippe Morel qu'il m'adresse amicalement. Une auto-édition qui fait plaisir. Une contribution dans la foule des anonymes. Une lutte des gens ordinaires. Révolte. "Elle est ma seule morale (...) / car la vie / sans elle / n'est pas / la vie." La révolte est celle " qui court / dans le jardin de mon enfance." Il est dit, plus loin, que de la révolte on doit en payer le prix. La faire sienne est un exercice de tous les jours, on la devine, on la découvre. Elle est "présente et absente" à chaque moment de notre vie. Car la révolte est affaire de cœur, d'amour, d'humilité. Une force qui inonde la vie à chaque instant, un arbre qui prend racine au plus profond de l'être et qui grandit en se fortifiant. "Elle", "dard dans la peau / taureau dans l'arène / bombe dans la vie." Une force qui brûle les doigts, qui dévore, qui sommeille inlassablement, puis qui se réveille pour celui qui sait la regarder. "Révolte" est un petit recueil qui met la métaphysique quotidienne au service de la vie, qui rend palpable d'engagement perpétuel de ceux qui sont à ses côtés. Cette poésie est en accord avec les préceptes les plus importants de la vie et de la liberté. Elle porte sens. Une nouvelle preuve que la poésie sera toujours "en avant".
"La révolte", Max Philippe Morel. Auto-édition, 1986. Réédition 2005.