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Réflexions - Page 8

  • Passe à la caisse !

    Visite hebdomadaire au supermarché près de chez moi, un vaisseau spatial noyé de néons avec quelques extra-terrestres tout verts dotés d'étranges machines qui font circuler de tout aussi étranges marchandises : des caissières et leurs tapis roulants en somme ! Je me suis particulièrement intéressé aux mœurs d'un manège dont je me demande encore comment il peut être mené avec tant de patience et de courage. Moi j'enverrais très vite balader le fer à repasser mais là non... l'employé modèle passe et repasse des milliers de fois son bidule qui fait de la vapeur avec une application exemplaire ! Bravo ! J'admire ! Un travail difficile. On appelle ça la précarité. Bien qu'il soit tout à fait concevable que ce manège soit effectué durant bien des années avec autant d'insistance : on appelle ça un CDI ! Dans mon supermarché préféré, il y avait aussi une vendeuse au rayon des légumes qui avait l'air de s'ennuyer ferme. Là, je comprends bien qu'il n'y ait rien de très excitant à vendre des salades, même si certains font pour cela de grandes études, et quel courage faut-il pour tenir face à la ménagère râleuse poussant son caddie ! Un acte d'héroïsme que de tenir une demie-journée. Bravo ! Cela mériterait tous les honneurs d'un ministre, CPE ou pas CPE on ne badine pas avec le courage des employés modèles engagés dans la difficile lutte face à la précarité de l'emploi. Un supermarché nous donne un exemple de vie, chacun défend ses privilèges, les avancées sociales difficilement acquises au prix de douloureuses luttes ! Toute la vie est là, dans les rayons, qui circule, s'agite, brandit ses pancartes et ses banderoles jusqu'à l'autre bout du monde. Qu'est-ce qu'un million d'individus poussant des cris, épris de révolte et de liberté face au pouvoir angoissant du capitalisme ? Puisqu'il s'agit de sauver sa peau, de gagner son salaire à la sueur de son front ! Ne s'agit-il pas de donner plus d'attention à toutes les personnes victimes d'exclusion sociale ou économique ? De donner la parole au silence ? Rien ne se faisant sans rien, il n'est pas à attendre une révolution qui changera radicalement la vie : tout est si compliqué, imbriqué, relatif. Quelle beauté dans la jeunesse qui défile ! Quelle force de l'insouciance qui a peur ! Parce qu'on ne peut espérer hypothéquer l'avenir de la jeunesse, décider de son destin à sa place. Parce que le monde des adultes raisonnables est une illusion qu'il faut combattre avant d'être submergé par ses mensonges , soyons fous ! Nous n'irons nulle part sans une part importante de réalisme et d'utopie. Des valeurs que nous ne connaissons pas nous attendent dans la rue, qui comptent sur nous et sur toute l'énergie de la jeunesse ! Soyons novateurs ! Inventons l'avenir avant qu'il ne nous engloutisse ! Ne s'agit-il pas d'inventer d'autres valeurs ? Ce qu'il nous manque. Cette part de rêve qui fait défaut au travailleur aliéné par sa condition et qui ne fait aucun mouvement, mieux, qui lutte pour sa propre aliénation. Que faire sans les rêves ? Devenir une machine ? Passer et repasser son fer jusqu'à crever, jusqu'à ne plus savoir parler ! Suis-je l'extra-terrestre qui déambule dans les allées du supermarché ? Est-ce moi celui qui ne parle pas la même langue ? Quelle autre épaisseur que cette condition toute fluctuante ai-je ? Suis-je condamné à n'être toute ma vie qu'une machine sans cervelle?

  • Préambule

    Déjà le nouvel an, donc bonne année à tous ! Avançant dans le néant, à la lumière du flambeau, Mot à Maux deviendra ce que l'on en fera. Aucune idée de l'écriture avant qu'elle ne se fasse. Aucune certitude sur ce qu'il en sera. L'écriture étant une chose mystérieuse, moitié lucidité, moitié stagnation dans les ténèbres, la poésie qui n'est pas un programme politique ou un projet d'entreprise se construit d'une façon irrationnelle, spontanée, bien que pleine de logique, de sens et de présence acharnée. Donc, nous mettrons toute notre énergie à ce que cette poésie soit présence au monde, révolte envers les maux qui entravent notre liberté, à ce que ce qui sort plus ou moins volontairement de notre esprit soit à même d'évoluer, de compter et de retentir dans le monde. Parce que la poésie n'est pas affaire de rime, parce que ce n'est pas un chant d'amour ni une débauche de sentiments, parce qu'elle est en relation directe avec le plus mystérieux et le plus fort de l'esprit humain, qu'elle évolue sur les frontières du devenir où le mot devient réel, et qu'elle peut même s'évanouir et disparaître au contact du plus mystérieux qui est la réalité, elle est ce qui se rapproche le plus d'une vérité que l'on voudrait universelle. La poésie ne sert à rien ou à pas grand chose, elle est une tentative d'exprimer par le langage un certain ordre, une certaine logique propre à l'esprit humain. Soit. Donc, on peut l'envoyer par la fenêtre. La briser comme un verre de cristal. Puisqu'elle ne sert à rien, qu'elle ne dévoile rien. Revenir au réel, à la formidable diversité du monde qui rend chaque entreprise, chaque point de vue essentiels. Se convaincre que la poésie est une façon exacerbée de se représenter ce monde. Qu'elle n'est pas supérieure, qu'elle est une activité autre, complémentaire, subsidiaire. La conscience du réel, cette confrontation à l'architecture du monde est supérieure à tous les discours. C'est pourquoi nous serons prudents et humbles. A l'écoute et à l'affût de se qui se joue dans le monde, autour de nous ou plus loin. Nous mettrons notre énergie au service du bien général et particulier. Plus question pour moi de faire des poèmes. Plus question que je me convaincs d'écrire en poème. Et si ce que j'écris est rimé, esthétique, rythmé, ce ne sera pas du fait unique de ma volonté mais parce que ce qui était à dire est beau, logique et rythmé. Attentif à la science, à l'écoute des courants d'idées et des discours, très sensible aux questions de nos sociétés, comment pourrais-je me sentir autrement concerné que par ce qui nous regarde tous, l'avenir de nos enfants, la survie des populations et celle de notre terre. Parce que la poésie est un discours en plus et en renfort de l'engagement, elle n'en sera pas si différente. Du fait de toutes les contributions, elle sera au service, et non plus repliée sur elle-même. Le laboratoire, ce sera le monde et non plus le langage. Ce ne sera plus la force d'évocation des mots, mais celle de l'esprit. Mot à Maux sera ce que 2006 en fera. Mon attention sera portée et concernée par ce que m'inspireront le monde, la vie de mes contemporains et l'évolution de l'espèce humaine. C'est dire si je ne rechercherai aucune poésie, aucune beauté au monde, ce sera ce que ce sera. Point. Je n'ai pas trouvé à être par la poésie. Ce ne fut pas un épanouissement mais une douleur. Je suis constitué ainsi et je continuerai de la servir. Je puis espérer aussi trouver autre chose. Nous n'avons qu'une seule constitution par vie. Celle des autres est tellement importante ! La poésie évoluera, l'être évoluera. C'est ce que nous ferons du temps qui nous est imparti qui fera notre identité et qui dira oui ou non si ce que nous avons fait est important. Une nouvelle année, des résolutions et beaucoup de blabla ! Et alors, me direz-vous ? Et alors, vive la poésie !

  • Petite histoire du jour de l'an

    Le big-bang a eu lieu le 1er janvier à 0 heure.

    Nous sommes le 31 décembre à minuit.

     

    En janvier, les premières galaxies apparurent.

    En mai, la Voie lactée

    13 septembre : le système solaire

    17 décembre : les poissons apparaissent sur Terre

    26 décembre : les dinosaures

    28 décembre : les fleurs

    31 décembre à 22 heures 15 minutes : Lucy, notre ancêtre, se met debout 

                        à 23 heures 59 minutes 56 secondes : début de l'ère chrétienne

                        à 23 heures 59 minutes 59 secondes : Christophe Colomb découvre l'Amérique 

                        à 23 heures 59 minutes 59,935 secondes : marche sur la Lune

    blanc

    C'est vrai, on est bien peu de chose...