Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mot à Maux - Page 42

  • Méta-Tupperware

    Le petit garçon a les idées de plus en plus claires. Il y a quelques années, je n'imaginais pas pouvoir sortir de l'écriture poétique. Aujourd'hui, c'est derrière. Je me disais : comment vivre sans écrire ? Pourrait-on vivre sans ces questions qui traînent dans la tête et qui vous hantent ? Oui, c'est possible. Mais quand même, la poésie, ne serait-ce pas chercher, racler les fonds de tiroirs ? Ca fait mal ! Et sans ces questions, sans cet univers qui vous habite, si on l'enlève, il reste quoi ? Moi, je crois que les gens n'arrêteront pas de sitôt d'écrire, de gratter, de racler. Tant que le sens posera question, qu'il y aura des défis, des aventures en soi. Ca a commencé en Grèce, peut-être. Cela finira-t-il avec la prochaine guerre thermonucléaire ? Moi, je fais l'inventaire de ma cuisine. Il y a un Tupperware dont le couvercle bleu devient blanc au micro-onde. Jamais servi. J'accumule les barquettes de Fruit d'Or dans lesquelles je mets les restes de riz et de semoule. J'en ai pas mal déjà en collection. Ne comptez pas sur moi pour acheter tous ces trucs en emballage plastique, je les boycotte dans les magasins. Sinon, les assiettes, j'en ai quatre ou cinq, pareil pour les verres... Il faut pas venir à cinquante chez moi ! Bref, les flûtes à Champagne, il n'y en a pas. Ca ne veut pas dire que je ne fais jamais la fête... Mais je ne bois pas de Champagne. Autrement, il y a quoi dans une cuisine ? J'ai beau me creuser la tête, à part quelques trucs qui servent pas à grand chose, je vois pas trop, non. Enfin, je ne suis pas cuisinier. Vous vous demandez peut-être quel est le lien entre ma cuisine et une bombe thermonucléaire ? Eh, bien, moi-même j'ai beau chercher, je vois pas, non. Quoi qu'il faille mieux venir dans ma cuisine que se prendre une bombe thermonucléaire ! Bref, vous aurez remarqué le caractère surréaliste de cette petite note. Parfois, il ne faut pas chercher trop loin, la vie elle, est là, dans des endroits bizarres. Le petit garçon a les idées de plus en plus claires. La poésie, ce blog, les différentes activités, tout cela finira. Ca partira en fumée. Comme la vapeur dans les rues, quand les ouvriers travaillent sur les canalisations. Un peu de sagesse ! Comme dirait le philosophe, je sais que je ne sais pas. Avec ça, c'est sûr, on ne peut pas savoir grand chose.

  • Poussière d'étoile

    Nous sortons des cavernes. Nos ancêtres étaient des êtres rustres que la nuit effrayait. Aujourd'hui, l'homme envoie des satellites de l'autre côté du soleil, prolonge l'exploration en direction des premières étoiles. Grâce à de puissants radio-télescopes, il traque l'arrivée de messages extra-terrestres et sonde les régions les plus lointaines de l'univers en quête du rayonnement primordial. Et que sommes-nous, nous qui construisons des cathédrales, des tours élancées vers le ciel et dont la vie est orientée vers toujours plus de vitesse ? Autant d'hommes de Cro-Magnon ! Nous sommes une poussière d'étoile ! Pour nous situer, la science rétrécie le long chemin qui nous mène à l'infini. Pourtant, il convient de s'imaginer ce temps de Planck (10-43 seconde) en-deçà duquel il est impossible d'imaginer quoi que ce soit, il convient d'imaginer " toute la matière énergie contenue dans des milliers de milliards de galaxies, chacune d'elles contenant des centaines de milliards d'étoiles, concentrée dans un espace de très loin plus petit que la plus petite des particules élémentaires actuelle !" pour se laisser submerger par cette vague extraordinaire qu'est le concept d'existence dans un univers dont les chiffres de dimension sont tout simplement inconcevables. L'homme, lui, est bien terre à terre, étouffé dans des considérations matérielles qui n'ont de fondements que dans l'abjection et le dégoût. Bref, j'attends avec impatience ce départ vers une autre vie, de laisser ce corps déjà fossile, de me dissoudre dans la mer. J'irais bien vers Proxima du Centaure, c'est tout droit dans la constellation !

  • Spleen II

    Je suis intimement convaincu que c'est à l'heure précise de la mort où tout le corps se raidit que peuvent venir certaines réponses que l'on ne saurait trouver ici-bas. Ici, nous sommes sans cesse devant un miroir, j'aime imaginer que la mort est un passage à travers le miroir vers une autre destination. Alors, je fais quoi en attendant ? C'est quoi le sens qu'on donne à une vie ? Je peux m'envoyer en l'air dans une discothèque, faire la fête tous les soirs, ne plus penser qu'aux vacances, et basta pour tout le reste ! C'est quoi écrire, c'est quoi chercher quelque part ce que l'on ne trouve nulle part ? Je ne peux pas savoir, il suffit d'attendre, alors il faut que tout se passe bien, n'est-ce pas ? La vie, une répétition absurde ? Alors autant vouloir le bien pour soi et tous les hommes et les femmes de cette planète. Autant utiliser ce temps, à force de générations, pour construire un avenir acceptable. C'est la moindre des choses, non ? Moi, j'attends la mort, celle que vous connaissez (un peu, pourquoi pas ?) J'y vais, c'est sûr, c'est certain. Ca prendra un jour, à un carrefour, dans un coin du cerveau, ou dans une artère du cœur. Ben oui, c'est là que tout se raidit, c'est là que tout devient sombre, c'est là qu'on traverse de l'autre côté du miroir.