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Mot à Maux - Page 70

  • Les mots sont...

    C'est avec joie que j'accueille cette réflexion de Cathy Garcia qui a bien voulu répondre au difficile exercice du sujet imposé. "Que sont les mots pour vous ?" voilà une question pas si facile pour un sujet difficile. Cathy Garcia nous résume ainsi sa pensée :

    "Pour moi les mots sont des perles dont on peut faire de beaux colliers, les mots sont des lames qui peuvent laisser des traces, de profondes estafilades, mais les mots sont aussi des baumes qui soignent le coeur et l'âme, les mots sont des véhicules non polluant, les mots sont des bombes à explosion différée, parfois même des mines anti-personnelles, les mots sont des animaux parfois dociles, parfois indisciplinés, et les auteurs d'étranges bergers. Les mots sont des points, de vue, de croix, de suture, les mots sont des fils conducteurs qui peuvent nous égarer, les mots sont des bonbons qui fondent dans la bouche, les mots sont parfois trop salés, les mots sont des perches, des tentatives pour se relier, se dire, se comprendre. Les mots sont ce que l'on veut qu'ils soient, mais souvent ils nous échappent. Et souvent, ils n'y sont pas quand l'essentiel est à dire. Les mots sont des bouts de bois, des cailloux, des ficelles avec lesquels se construit l'humanité. Les mots sont étranges, les mots sont le résultat d'une orgie de lettres. Les mots sont musique, ils chantent et enchantent. Et parfois ils tuent aussi."

  • Monde cruel !

    La politesse se perd. Le respect est une valeur en voie de disparition. J'ai quelques exemples ces jours-ci sur le Web, tant il est vrai qu'on peut y faire de mauvaises rencontres. Un blog d'abord, qui monopolise pas mal l'attention autour du référendum. Je me suis posé comme règle de ne pas parler politique, pas de la façon dont on en parle généralement, donc j'ai préféré me taire et ne pas entrer dans le débat, de toute façon que puis-je dire ? J'ai bien conscience que les véritables questions sont peut-être ailleurs. Et puis, une insulte sur une poète amie et revuiste qui fait sérieusement son travail, une bêtise plutôt, mais qui révèle à quel point la haine peut être dévastatrice. Je ne parlerai pas de politique mais il se peut qu'à un moment je dise les valeurs qui me paraissent essentielles et qui dépassent le vulgaire champ d'un oui et d'un non. Par contre je peux parler du travail de revuiste et dire que ce n'est pas facile, que chacun mérite d'être encouragé. Un éditeur renommé m'affirmait avoir reçu des lettres d'insultes, le net permet tous les excès lui aussi et certains ne s'en privent pas. Il y a tout, du bon, du mauvais. Chacun peut s'exprimer, on considère enfin que chacun dans ses propres particularités est important, qu'il peut amener ce qu'il est réellement et ce dès maintenant. C'est l'individu qu'il convient de mettre au premier plan et non pas le système de la haine et de la frustration. On peut dire que chacun peut apporter ce qu'il est, pour peu qu'il se donne la possibilité de croire et d'espérer, et ce ne sont pas les extrêmes qui apportent quoi que ce soit de bien en poésie comme en société.

  • L'impoésie

    Je suis étonné de ne plus voir cet affreux bandeau publicitaire orner le toit de la maison Mot à Maux. Peut-être, si vous avez une réponse à cela pouvez-vous m'éclairer, car vraiment moi sans toutes ces réclames ça fait un peu triste... Je m'y étais habitué. La publicité est une formidable incitation à consommer et nous voulons consommer, nous sommes des consommateurs, notre raison d'être c'est l'argent et plus on en a plus on est heureux et plus nous consommons et plus l'économie se porte bien et plus notre porte-monnaie se remplit ! Donc il faut travailler pour consommer. Donc vive la pub ! Et puisque je suis en forme je vous livre cette citation du poète Norge qui n'a pas dit : "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie" ( 2 euros le bouquet chez le fleuriste), car c'est Ronsard ; ni "Carpe diem" (à ne pas confondre avec Chanel n°5), car c'est Horace ; mais bel et bien : "J'aime écrire en phrases banales, mais où les sentiments exprimés se prolongent au-delà, si on leur donne la place et le temps. Le travail du poète doit leur conférer cette faculté d'écho, d'insolite que leur donne l'attention. C'est comme ces collages dont certains artistes ont fait des tableaux. Je cueille partout, et dans ma diversité, je cueille la vie, comme le facteur Cheval bâtissait son château avec les pierres "intéressantes" du chemin. Il faut rendre réalité à la littérature. Les gens ont besoin de retrouver dans l'art des choses de la vie qui est la leur, d'y redécouvrir de la passion, du plaisir, de la foi, de comprendre qu'ils ont raison de vivre, qu'ils ne sont pas stupides, comme cet excès de bizarre, de sordide, de démentiel, qu'on leur montre peut les induire à le croire. On a trop servi de viandes faisandées, de ces vèneries purulentes dont sont morts les ordres nobiliaires. Le monde crève d'indifférence, d'impoésie, de dégoût. Le poète, parmi d'autres, peut être sauveur s'il redonne saveur à la vie. Il est plus urgent d'offrir aux gens des raisons que des moyens de vivre."