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Mot à Maux - Page 66

  • Coca-Cola@tf1.fr

    Je lis beaucoup de sites très bien qui alimentent la réflexion et stimulent l'intelligence. Celui-ci se doit aussi de répondre quand il s'agit de s'engager sur un terrain qui concerne celui du langage. En terme de langage, la poésie est bien placée, puisque c'est un de ses principaux matériaux. Dans une interview réalisée par le Medef le 14 septembre 2004, Patrick Lelay, patron de TF1 depuis 1988, qui préside sur la première chaîne de télévision d'Europe, a déclaré : "Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. (...) Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." Cet éclat de lucidité remarquable nous éclaire un peu sur le caractère licencieux "d'une certaine télévision" et nous renseigne un peu sur la manière dont la publicité et les émissions grand public en général s'emparent de nos cerveaux. Il est écrit à la peinture blanche sur le trottoir qui mène à France Télévision : "Tous les jours je lave mon cerveau avec la télé." Une phrase qui n'est pas tout à fait une image si l'on considère le caractère insalubre de cette télévision... Bah ! Nous devrions rejoindre les rangs et nous délecter de nos 3 heures d'attention quotidienne à ce poste qui, à défaut d'être une fenêtre sur le monde, voudrait nous hypnotiser en nous faisant entrer définitivement dans une autre civilisation. Or cette civilisation, c'est nous. Pouvons-nous laisser les grands et puissants médias parler à notre place et s'emparer du sens infime de notre vie ? Laisserons-nous notre conscience obnubilée par le pouvoir de la publicité, de l'audimat et de la désinformation ? Pour ma part, je prends la télécommande et je zappe.

  • Numéro 2

    Enfin, le second numéro de la revue est paru, avec les étincelles dues aux crissements du chemin de fer. Après quelques difficultés personnelles provoquées par un changement de domicile, la revue est à nouveau sur les rails. Quand l'imprimante tombe en panne, quand la voiture ne démarre plus, quand l'imprimeur fait des siennes... tant de petites choses qui s'insinuent dans les rouages de la petite traction. En tout cas, la revue, elle, est bien là et peut être commandée pour 4 euros à mon adresse. De petit format, sympathiquement illustrée par Patrick Guallino et David Tysman, elle est idéale pour la plage, pour bronzer en surveillant les enfants, et sera même très chic à la terrasse d'un café. Contrairement à un roman de cinq cents pages, elle peut être lue et relue à volonté et nous offre un voyage dépaysant à Lisbonne, à Québec, en Mauritanie, à Bafoussam au Cameroun ou en Nouvelle Calédonie... Le rêve pour celui qui, enfermé dans son bureau, n'a pour horizon que la vue tiède des gratte-ciel. Evelyne André Guidici, Mireille Disdero, Alain Serge Dzotap, Jean Coulombe, Christine Douville et Teri Alves nous convient à l'aventure. Place aussi à un nouveau souffle avec Marie Mazas et Cécile Guivarch et à de nouvelles voix, le temps de parcourir un horizon et une multitude de singularités. Départ aussi de la "revue des revues" qui témoigne des relations entretenues avec les nombreuses autres revues. La poésie vit et c'est tant mieux ! Sa richesse parviendra-t-elle à la faire sortir du ghetto ?

  • Traction-Brabant n°8

    J'ai fait l'expérience : on lit moins bien Traction-Brabant en écoutant Nathalie Imbruglia que dans le silence. Ce n'est pas parce que son agrafeuse fonctionne mal que la revue pourrait être incomprise, mais parce que certaines personnes ont tout intérêt à étouffer dans le silence le discours subversif et révolutionnaire du camarade Maltaverne. Etre singulier n'a jamais été bien vu, c'est que la forme fait peur, un homme sans cravate sera plus facilement soupçonné d'être un dangereux anarchiste. Traction-Brabant c'est tout le contraire. La revue ne casse pas ! Elle désorganise pour mieux reconstruire. Elle gratte la plaie pour en faire ressortir le pus et propose une thérapie là où la société voudrait faire de nos vies un tissu uniforme. La désorganisation est donc apparence, tout comme l'uniformisation est un leurre pour rassurer le plus riche et maintenir un pouvoir. La revue de Maltaverne opère donc adroitement aux frontières du surréalisme, et nous offre une liberté de ton, un renouveau de la parole. Evidemment dans l'horizon formaté des médias actuels, l'entreprise de Maltaverne ne peut que passer inaperçue. C'est toujours ceux qui ont quelque chose à dire qui sont les moins écoutés, on leur met la camisole. Plus que jamais ce numéro 8 pose les questions essentielles : comment parler, comment être perçu, entendu et même écouté ? Quelle langue tenir ? Dans quel but ? Et qui sont les interlocuteurs ? De toutes les revues que je puis lire, Traction-Brabant me semble être une des plus créatives. Je souhaite que cette entreprise demeure, qu'elle soit lue et supportée, par sa volonté de faire entendre un autre langage !

    Extraits :

    "Quoi ?
    Après avoir été miraculeusement retrouvée par Rimbaud, l'Eternité est depuis lors fermée pour cause d'inventaire. Archéologues, métaphysiciens et historiens y passent des nuits blanches
    ." (Pierre Trefois)


    "Moi / monsieur / j'ai vu des soldats bleus / casser des noix / sur un arbre / avec une lune verte / dans l'oreille gauche / des sapins fous sur le dos / et des cierges mauves dans la poche" (Pascal Ulrich)

    Traction-Brabant : POéZINE DE RéVOLTE IRRéGULIèRE FAIT MAISON
    Patrice Maltaverne : Résidence de la Cure d'Air-Bat D1 / 16 rue de la Côte / 54000 Nancy
    p.maltaverne@wanadoo.fr