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Mot à Maux - Page 16

  • Editorial n°8

    Le numéro 8 de Mot à Maux est sorti de l'imprimerie. Il s'agit du numéro de mars qui, comme le printemps, s'est fait attendre ! Mais le voilà, éclos dans un jardin de cerisiers, portant les marques de l'actualité et la sensibilité des auteurs.

     

    Éditorial

    À l’origine du monde, la poésie… Certainement ! Comme un mot qui s’écrit sur la page blanche. Et avant que le livre ne s’entrouvre ? Y avait-il la main de l’écrivain ? Qui a écrit le premier poème ? Toutes sortes de questions pour savoir ce qu’il y avait avant… Avant le Big Bang. Rien, me direz-vous ! Le monde est né du hasard. Mais « Dieu ne joue pas aux dés » (Einstein). Le poème avait un plan, une structure pour dire l’avant et l’après, le bien, le mal. Dans les galaxies de la poésie, il y a des supernovas qui riment avec le chant des cygnes, des trous noirs sans fin, des soleils bleus comme des montgolfières. Ne faut-il pas adhérer à une « religiosité cosmique » ? Les étoiles ne sont-elles pas comme des milliers d’atomes… Notre vie est liée à celle de l’univers. Le poète sait dire les structures intimes des photons et des astéroïdes, dévoiler le monde ici-bas et les oraisons du ciel. Le poète est-il l’œil de dieu ? La création du monde ne répond-elle pas à celle d’un poème ? On se posera toujours des questions essentielles qui n’auront pas de fin. Et nous marcherons en songeant à tous ces mystères. C’est là le chemin de l’homme. Savoir si bien dire ce qui se cache au sein de l’esprit et des constellations… Le poète, dans son infini questionnement, sait dire les choses essentielles. Son chant résonne comme le rayonnement fossile de l’univers. Et nous savons son désespoir ! Allons, ces mystères nous portent, alimentent notre réflexion. Il faut dire la présence de l’esprit en toute chose. Porter un regard vers la naissance des nébuleuses. Il sera encore temps de désespérer plus tard. Le monde peut attendre. La poésie est là pour dire l’infini mystère de la pensée de l’homme.

    Daniel Brochard

     

     

  • Sur un banc

    Et si l’on pouvait conquérir l’immortalité de l’âme ? Il y aurait toute la masse de la conscience morbide à traîner derrière soi. Et puis, il y aurait forcément l’herbe tendre d’un champ de fleurs au coucher du soleil. Mais l’âme humaine ne pourrait supporter un tel chambardement, prise dans des contradictions et des conflits incessants. Alors, que faudrait-il inventer comme capacités de l’esprit pour que celui-ci ne sombre pas dans les ténèbres ? Parce que l’immortalité est impossible. Moi, je suis de ce monde ; tout vit, tout meurt. Etre soi-même est impossible quand l’orage se déchaîne dans l’esprit. Tous les paradis deviennent bien ternes, se mettent à suer de douleur. L’harmonie n’existe pas. Le silence n’existe pas. Il y aura toujours cette musique assourdissante des premiers âges de l’univers. Le calme, vous le trouverez ailleurs, sur un rocher face à l’océan. Lui est là depuis des millions d’années… vous n’êtes qu’un fétu de paille ! Où survivre ? Vers quel horizon marcher ? La vie n’est-elle pas un éternel recommencement ? Autant de questions dans les rêves, autant de déchirures dans la conscience. Le soleil est beau comme un verre d’eau… Le surréalisme a passé, il n’est plus possible de vivre dans l’esprit. Il faudrait inventer une autre force, un nouvel ordinateur. Parce que le voyant est devenu aveugle. Parce que les fleurs sur votre table de chevet se sont fanées. Peut-on nourrir un autre espoir ? Une vie pour accueillir une infinité de connaissances… Le reste pour s’en mordre les doigts. Quel repos, quel sommeil peut endiguer le désespoir ? L’éternité est une belle illusion. Sauf dans la douleur, sauf dans l’infini recommencement des choses ! Nous sommes loin de la vie idéale. Aujourd’hui l’univers tout entier est devenu un jardin où les pires démons se déchaînent, assoiffés de soleils et de canicules. Au milieu de ce jardin passe un chemin où les anges déambulent tranquillement. Et sur le bord de ce chemin, un homme est assis sur un banc, comptant désespérément les milliers d’oiseaux.

     

  • Prépare ton chèque !

    On n’est pas du même monde. Paul Pogba, joueur émérite de l’Equipe de France de balle au pied, a offert une bague à plus de 10 000 euros à chaque joueur titré Champion du monde en 2018. "Le cadeau est arrivé et on l'a passé aux joueurs. La réaction était bonne, ils m'ont remercié. C'est un petit geste après avoir gagné une Coupe du monde avec des joueurs formidables. Je les considère comme ma famille, c'est un petit cadeau de ma part", a-t-il déclaré modestement. Cette pratique est courante aux Etats-Unis pour les joueurs de la NBA (jeu de balle au panier), lesquelles bagues pouvant atteindre 40 000 euros. Moi, je trouve ça complètement dégueulasse ! Sachant le prix que sont payés les gamins du Bangladesh pour confectionner leurs maillots de foot ! Alors qu’on oppose la France d’en haut à celle des roturiers, les riches aux pauvres, moi je crois savoir où est le problème : on tolère ce genre de comportement sans s’en alarmer ! Ah ! Ils ont bon dos, les présentateurs de L’Equipe, la première chaîne de ballon en France. A chacun son domaine, dira-t-on… Les sportifs parlent de foot, les politiciens de politique, les économistes d’argent… Moi, je ne suis personne. Je dénonce une pratique immorale à mes yeux, comme ces salaires mirobolants que se font les joueurs pour taper dans la baballe. On donne un bon exemple à la jeunesse ! Rêver d’un match au Stade de France ou devenir plombier ? L’argent facile, vous pensez… c’est moins pénible à obtenir ! Alors, on sacralise les footballeurs comme autant d’exemples ou de héros ! Et que font-ils sinon gagner le pognon que les journalistes et les spectateurs leur rapportent ? Et je pense à mon plombier dans les manifs qui applaudit quand il y a un but, agitant sa pancarte parmi les gilets jaunes… Vous me direz : il ne faut pas tout mélanger ! Et si j’ai envie, moi, de dire que ces gens-là sont dérisoires ! Si j’ai envie de critiquer leur jeu débile ! Utile à quoi… et bon à rien ! C’est le portrait que je leur dessine moi, aux footballeurs ! Ils sont fiers d’être champions du monde, c’est sûr. Moi, je dis : quelle honte ! Oui, les enfants rêvent de foot… Est-ce l’unique espoir, l’unique horizon qu’on leur réserve ? Moi, je croyais que les choses, les comportements avaient un sens ! Apparemment, pour la richesse ostentatoire, il n’y a pas de règles, pas de limites. On peut juste gueuler, dire que c’est inacceptable, ça change quoi ? Certains gagnent des millions, d’autres ferment leur gueule… Faut bien choisir son camp !