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Mot à Maux - Page 4

  • "13"

    Se pourrait-il que la crise engendre un nouvel âge dans ce monde où la parole est galvaudée, réduite à un simple commentaire sur facebook… Et le monde continue à tourner… Nos étudiants crient à l’asphyxie, la précarité s’installe. On pensait nos fondations solides. L’économie était censée garantir la prospérité. Les peuples étaient destinés à s’enrichir mutuellement ! Tout est remis en cause par un simple virus. La machine s’enraille. Les rouages se grippent. Parler devient urgent, tant nous sommes confrontés à des défis tous simples : manger, rester en bonne santé, profiter des siens… La poésie était censée nous rapprocher du monde, elle devait nous réconcilier avec ce passage idiot qu’est la vie sur Terre. Voici, qu’elle aussi a du plomb dans les plumes ! Mais c’est notre liberté qui est en jeu. Notre capacité à fonder un monde plus humain. Cette crise nous apprend à mieux nous parler, à savoir où est l’essentiel. Résistance contre tout ce qui pèse, la poésie n’est pas sans avenir. Emmanuel Macron l’a dit : « lisez ! » Cet élan d’un Président pourrait paraître saugrenu, mais en effet la lecture est ce que nous avons de plus cher. Dans nos foyers, dans nos revues, nos publications, nous faisons vivre la poésie, humblement, tous à notre niveau. Moi, je dirais : « Parlez ! » Ne vous laissez pas atteindre par le désespoir ! La poésie rend tous les rêves possibles, et peut-être un jour sera-t-elle respectée comme il se doit.

    Il sera urgent de remettre le livre au cœur de notre vie, de nos bibliothèques… Revenir à l’essentiel : le livre imprimé. Internet n’est pas une solution à la crise du livre… Du virus peut-être… Mais rien ne remplacera la présence humaine, la chaleur de l’écrit, le papier, la rencontre. La cacophonie Internet ne doit pas nous détourner de notre objectif principal : rendre la poésie inévitable et contagieuse. Rêvons d’un monde où la poésie serait un guide sur notre chemin, un carnet de route. Le combat pour l’écrit ne fait que commencer. Ce combat est illusoire, c’est pour cela qu’il est beau ! Il porte notre capacité à nous indigner, à nous projeter ailleurs, vers un monde différent. Je crois profondément à la valeur de la parole. Il est possible aujourd’hui de mener la bataille. Même le plus humble, le plus désespéré peut se tourner vers la poésie. Celui qui a goûté son eau, ne peut plus s’en passer.

    Parler de la pandémie, de la poésie… Tout cela n’était pas mon but… Comme à l’habitude, je digresse, je traîne dans les rayons, à la recherche de la petite aiguille dans la botte de foin. Alors, s’il vous intéresse de chercher aussi la petite bête, pourquoi pas avec ce recueil intitulé « 13 » que je viens de publier en autoédition. Des mots pour parler des mots… Je dépose ma détresse pour l’exploration des constellations et des nébuleuses. Voici un rêve à lire. Pour les longues soirées de confinement, se poser un instant sur la branche d’un arbre et pleurer… Parce que le monde tourne à l’envers, parce que la vie est cruelle… Il nous reste ce réconfort. Alors, pourquoi pas, oui… parler de poésie aujourd’hui ! Rêver cet autre monde qui nous tend les bras. Je joins ici un bulletin de commande pour « 13 ». A vous de voir si votre bourse ou votre désir est prêt à franchir le pas. Moi, je serais prêt à envoyer mon recueil à Macron ! Lui aussi a besoin de faire voyager son esprit, et un peu de poésie ne pourrait pas lui déplaire. Allons, que cela ne vous dissuade pas de commander votre propre exemplaire ! La poésie est un chemin… Nous y semons tous nos propres cailloux. Nous ne sommes jamais seuls dans la forêt des mots.

    Bulletin de commande

     

     

  • Qui aura la fève ?

    Il est tout chaud sorti du four le Mot à Maux n°15. Et dire que c’est bientôt la galette des rois… Frangipane ou à la pomme ? Pas de poésie sous le sapin… le Père Noël a eu une panne de traîneau ! Heureusement Amazon fonctionne bien et nous livre toujours d’aussi beaux cadeaux inutiles et joyeux ! Le gros camion d’Amazon est passé par la cheminée, le wifi 4G étant saturé ! On vous annonce la 5G, une catastrophe écologique de plus… pour nous permettre de chater avec les esquimaux, tant qu’ils ont encore la banquise pour faire pousser leurs bonhommes de neige ! Mais bon, le monde ne va pas s’arrêter de tourner pour une panne de wifi ! Espérons que cette année, Internet ne soit pas atteint d’un virus planétaire paralysant nos infrastructures numériques… J’en serais malade de ne pas pouvoir m’exprimer ici et là. Seule la parole peut sauver le monde, tant on a dit de conneries depuis l’invention de la pile électrique. Alors, voilà… si le monde tourne rond, on pourra se pavaner enfin dans les jardins de Central Park. Reste qu’il faille prendre l’avion et participer au réchauffement climatique… Mais je ne vais pas y aller en bateau ! (J’ai le mal de mer). Non, moi je dis que ce monde est un effroyable gâchis, les gens veulent toujours plus de croisières, les footballeurs prennent l’avion, en veux-tu, en voilà ! Les porte-conteneurs sillonnent la planète… Tout est normal, c’est la société de surconsommation. Le supermarché international. L’orgie planétaire. C’est pourtant bien Noël et tous ces cadeaux ! Le sapin, les boules, les guirlandes… on est tranquille jusqu’à l’année prochaine. En attendant, n’oubliez pas les soldes. Et pensez à commander Mot à Maux (ça pourrait m’aider à payer toutes mes factures). Et s’il vous reste un peu de foie gras, je prends aussi. Qui sait ? Demain je serai peut-être à la rue !

    Mot à Maux n°15 : Lise Debelroute, Alexandra Bouge, Victor Malzac, Jean Chatard ; Georges Cathalo, Daniel Hartmann, Eric Chassefière. Décembre 2020. 4 euros.

    Me contacter pour toute commande.

  • J'imprime donc je suis

    Le livre est bien chahuté en ces temps de crise. Mais peut-être n’avait-il jamais autant réclamé de lecteurs. Désormais il est possible de passer par Amazon pour éditer son livre, à peu de frais, paraît-il… mais le principe est là, nuisible aux jeunes auteurs (dont beaucoup pourtant trouvent satisfaction)… et que dire des Edilivre, des manuscrit.com ? de tous ces baratineurs qui se remplissent le portefeuille ! Certes, la littérature n’est pas réservée à une élite, le particulier doit avoir accès à l’édition, chacun doit pouvoir accéder à l’objet-livre ! Après tout chacun fait ce qu’il veut ! Je ne sais pas comment ils font pour vendre leurs bouquins. Je pensais que la notoriété était la clef des ventes en poésie, que le petit n’avait aucune chance de briller en société… Amazon offre une solution à la crise du livre aujourd’hui. Chacun peut réaliser son rêve, en fin de compte. Il suffit de faire appel à Amazon. La marque agit pour la procréation littéraire de votre propre bébé. Les rejetons ont un ISBN, sont censés passer au dépôt légal (dont le but est de recenser la production littéraire du pays). Tel Ikea, tout est vendu en Kit, la machine est bien rôdée. Tous ces arnaqueurs sont des maisons d’édition dématérialisées : Internet permet l’élevage d’une production en masse où les auteurs se font plumer. Chacun peut rêver d’être un grand poète en s’appropriant un code-barres ! La notoriété décomplexée, la célébrité à bout de bras. Allons, les jeunes auteurs se contentent de vouloir exister. Vu la complexité du champ éditorial actuel, ils ont bien raison. Moi j’ai trouvé une alternative à toutes ces conneries d’édition à compte d’auteur : je passe par un imprimeur pas très loin de chez moi. Je suis très satisfait du résultat du premier recueil imprimé par cette entreprise. La France a un réseau important d’imprimeurs : depuis Gutenberg et sa Bible, l’impression a fait des progrès considérables. Mais une chose est restée : l’amour des écrivains pour le livre. Tout n’est-il pas une question d’identité… Vouloir écrire puis publier son recueil chez l’imprimeur du coin, cela respecte la logique de l’acte éditorial. Mais je crois que le livre est avant tout une affaire de reconnaissance. Les tout-petits veulent naturellement briller, avoir leur bouquin à eux… Facile aujourd’hui grâce au clonage numérique ! Réclamer un peu de dignité et de respect ne peut pas faire de mal aux jeunes auteurs. Car si le papier a un prix, la propriété intellectuelle a beaucoup plus de valeur. L’intégrité d’un auteur : voilà ce que défend et doit défendre la petite édition.