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Mot à Maux - Page 6

  • Éric Chassefière, "L’Arbre de Silence"

    Astrophysicien, E. Chassefière est aussi poète. Et qui plus que l’homme de science peut exprimer les mystères du Cosmos et de la vie ? Le poème est un instrument de recherche comme le télescope ou la théorie de la Relativité. Le mot est étoile, l’homme un élément du grand tout.

     

    « comprendre que le temps n’est pas le fleuve

    mais le chant de la source »

     

    La science moderne, devant la complexité de l’Univers, fait aussi appel au mystère poétique.

     

    « écrire la poésie des choses

    ne rien nommer

    garder aux mots toute leur liberté »

     

    Car tout est dans le secret de la création.

     

    « je n’écris plus les mots

    mais la nuit de mon corps »

     

    Le poème est appelé à dire l’essentiel, sans fioriture, en face des découvertes de la science. La parole de ce recueil est celle d’un homme confronté de près aux mystères du cosmos. Le métier, la recherche aboutissant inévitablement à la poésie, « seule science » pouvant dire réellement ce qui nous dépasse. Dans un monde sans réponse, à toute vitesse, l’homme ne doit-il pas se tourner vers plus de merveilleux, s’en remettre aux énigmes ? Car si fragile est l’existence humaine… Comment vivre sans rêves, comment accepter cette traversée qu’est la vie sans s’émerveiller ? La poésie et la science se rejoignent autour d’une même interrogation : comment concilier le temps de l’Univers et le temps humain, ce temps si précieux, déterminant notre espace ?

     

    « L’Arbre de Silence » se termine par un tombeau de Joseph Delteil, rappelant que la mort est un domaine du réel, de l’Univers, une notion qui nous appartient tout comme nous appartenons aux étoiles. L’Univers est mystérieux, à nous de le rendre poétique.

     

    Daniel Brochard

     

    Éric Chassefière, L’Arbre de Silence, Éditions Sémaphore, Collection Arcane, 72 p, 12€

  • Bernard GRASSET, "Brise"

    Bernard GRASSET, Brise (2006-2008), Lyon, Jacques André éditeur, coll. Poésie XXI, 2020, 48 p., 13 €.

    Présentation par l’auteur :

    Avec Brise s’achèvent les recueils poétiques inspirés très librement de la Bible, ainsi du triptyque La Porte du Jour 1, 2 et 3, de Feuillages qui le prolongeait depuis les terres de l’enfance. D’une certaine manière, avec Brise se termine une aventure poétique. Tout ce qui est advenu après ces poèmes, tout ce qui sera publié après le sera de surcroît. Brise conclut sans empêcher des prolongements à partir d’autres origines.

    De la Bible qu’il s’est attaché à illustrer avec passion, le peintre Marc Chagall disait qu’elle était « la plus grande source de poésie de tous les temps. » De multiples lectures de celle-ci sont possibles, mais la lecture artistique, poétique, est sans doute celle qui porte en elle le plus grand élan d’universalité. Symboles, récits, maximes, chants, peuvent inspirer encore aujourd’hui une parole picturale, musicale, poétique, en recherche d’humanité et d’infini. Dans l’écho de la source lointaine, une autre modernité se couvrirait d’aurore.

    L’inspiration est libre, si libre ici qu’un lecteur peu familier de la Bible pourrait ne pas l’apercevoir. Si libre qu’elle est voilée tout en demeurant fondatrice. A travers cette liberté, ce voilement, se donnerait à entendre comme le cœur de la poésie.

    Brise. Un murmure, un chemin, une aventure. Près des cimes les feuillages s’inclinent comme légende des cœurs. Quelques mots posés sur le silence. Une attente. Des pas dans le désert. Des pas dans le jardin des possibles. Et le vent dont tu ignores le pays, le vent s’attarde et le feu sur la colline s’embrase.

    1854_ADP_brise (6) (1).pdf

  • Numéro 14

    Il est de bon ton de se demander où en est la poésie. Ne faut-il pas continuer à alimenter nos revues, en dépit de tous les obstacles qui se présentent sur notre chemin ? Le poète peut rêver de changer le monde, mais sa parole n’a jamais été aussi loin d’une hypothétique révolution. Les ennemis sont trop puissants, l’argent gouverne nos vies. Chacun résiste comme il peut. Les revues survivent un peu miraculeusement. Mot à Maux est de celles-là ! Vous êtes nombreux à me faire confiance et cela me touche. Mon combat c’est la poésie. Je ne suis pas engagé dans une action politique. Je laisse cela à d’autres, bien plus aguerris que moi aux faits de notre temps. Je refuse de brader la poésie et de me compromettre dans un autre combat. La poésie se suffit à elle-même, elle n’a pas besoin de se renier dans le moule de la société. La poésie est libre. Elle est l’expression de l’âme. Si une action est possible, c’est autour de notre travail au sein de nos revues. Cela n’est pas grand-chose. Les revues naissent puis meurent. Un certain désespoir s’installe. Les idées s’expriment comme elles peuvent. Dans ces conditions, comment les revues pourraient-elles exister autrement que librement ? Chacun nous menons « un effroyable combat » ! Une certaine diversité semble s’imposer aujourd’hui. Croyons en la jeunesse pour redonner à la poésie un supplément d’âme. Que nos rêves puissent s’exprimer ouvertement.

    Pour commander ce numéro 14 ou pour toute contribution, merci de prendre contact avec moi.

    Auteures au sommaire : Anne Barbusse, Amália Cardoso, Françoise Geier, Yvette Vasseur, Marie Desmaretz.